Hypnotiser quelqu’un, c’est exercer sur lui un pouvoir, un ascendant qui le suggestionne. Mais la force de l’hypnotiseur a besoin de la faiblesse de l’hypnotisé, de sa complicité inconsciente. De telle sorte que la transe peut être obtenue par des techniques qui recherchent soit à augmenter la suggestion, soit à augmenter la suggestibilité. Bien sûr, si l’hypnotiseur était tout et l’hypnotisé n’était rien, il s’agirait d’une « dévoration » comme celle du crapaud hypnotisé par le serpent hypnotiseur. Une telle absorption de l’un par l’autre serait absolument monstrueuse. Mais, il n’en est pas ainsi, l’hypnotiseur n’a de pouvoir que celui que, inconsciemment, lui consent l’hypnotisé.
Henri Ey, dans la préface du livre « Hypnose » de Léon Chertok, en se référant à l’hypnose classique
Quels sont les dangers de l’hypnose ?
Il n’existe pas de danger à pratiquer l’hypnose. Cependant, il est important que le praticien en hypnose (qu’il soit hypnotiseur, personnel soignant ou hypnothérapeute ou communicant) pratique avec éthique et sache poser des sécurités (appelées fusibles) pour les personnes qu’il hypnotise. L’hypnose est déconseillée pour des personnes souffrant d’états dissociatifs. Aussi, il vaut mieux rencontrer un médecin pour bénéficier d’un avis médical et d’une orientation adaptée. De même, il est souvent rapporté d’éviter d’utiliser l’hypnose avec des personnes épileptiques, cependant, le véritable risque n’est pas l’hypnose en soi, mais la capacité du thérapeute à savoir réagir face à un patient en crise épileptique. Par ailleurs, si vous avez des craintes vis-à-vis de l’hypnose, osez en parler à votre praticien afin qu’il puisse vous rassurer.
Quelle est l’hypnose la plus efficace ?
Au-delà des techniques hypnotiques, c’est avant tout la qualité de la relation thérapeutique qui « guérit » et permet de sortir de schémas récurrents. Aussi, pensez bien à écouter votre ressenti dans la rencontre avec votre thérapeute. L’hypnothérapie permet de créer des expériences émotionnelles correctrices afin d’ouvrir de nouvelles possibilités et opportunités de changement de comportement. Dans un contexte de thérapie brève stratégique, une combinaison de l’hypnose ericksonienne et de l’hypnose conversationnelle est la plus adaptée.
Par exemple, pour l’arrêt du tabac ou la perte de poids, nous recommandons l’hypnose ericksonienne.
Vous pouvez aussi utiliser l’auto-hypnose pour renforcer un sevrage tabagique ou traiter des thématiques de manière autonome comme la gestion du stress, la confiance en soi, les insomnies ou la gestion de la douleur.
Les types d’hypnose dans le domaine médical
Plusieurs approches hypnotiques peuvent être utilisées dans le domaine du médical. Bien souvent, les besoins des personnels soignants sont multiples et très spécifiques. Ainsi, nous avons développé une formation spécifique pour les personnels soignants en mobilisant les apports de l’hypnose classique, de l’hypnose Ericksonienne et de l’hypnose conversationnelle pour permettre par exemple d’apaiser les patients, gérer des traumatismes émotionnels ou physiques, de soulager la douleur, réaliser des anesthésies ou encore faciliter un traitement. Ces formations sont proposées en format intra-entreprise à partir de 8 participants. Les publics peuvent être par exemple : des médecins, des infirmiers, des anesthésistes, des pompiers ou encore des aide-soignants.
Quelle hypnose choisir ?
Il existe différents types d’hypnose : il s’agit avant tout d’une technique, pouvant être utilisée dans différentes disciplines telles que le divertissement et le spectacle, le monde médical et paramédical, l’accompagnement thérapeutique et le développement personnel.
Les types existants d’hypnose
L’hypnose classique
ll s’agit de l’hypnose à la fois la plus ancienne et la plus spectaculaire. Elle va droit au but : provoquer rapidement l’état hypnotique. Elle est marquée par une position haute et autoritaire. Le pionnier de cette hypnose traditionnelle fut Franz-Anton Mesmer avec l’exploration de sa théorie du magnétisme animal. James Braid a poursuivi ses travaux en l’appliquant notamment aux anesthésie sous hypnose. Aujourd’hui, l’hypnose classique est souvent associée au fameux « claquement de doigt » suivi de « DORMEZ ! » répétée par les hypnotiseurs de spectacle. Sur la forme, elle est très directive : les suggestions sont directes. Elle peut même donner une impression de domination de l’hypnotiseur.
Les mécanismes de l’hypnose classique sont basés sur un fort degré de suggestibilité du sujet ainsi qu’une grande confiance (souvent imposée) accordée à l’autorité de l’hypnotiseur. Ainsi, tout le monde n’est pas réceptif à l’hypnose classique.
Heureusement, il existe d’autres types d’hypnose bien plus efficaces ! Dans la discipline de l’hypnose thérapeutique, les thérapeutes utilisent les inductions rapides de l’hypnose classique pour gagner du temps en séance, quand on constate que le sujet est réceptif à ce type d’hypnose.
Cette forme d’hypnose se retrouve également dans le cadre médical et surtout du spectacle. C’est la plus simple à apprendre. À l’Ecole d’Hypnose de l’IICH, vous pouvez apprendre l’hypnose classique avec :
- Des ateliers découverte de l’hypnose classique : en seulement quelques jours, nous enseignons aux stagiaires à mettre une personne en transe et lui faire vivre une expérience sécurisante et ludique, en produisant des phénomènes hypnotiques simples
- Une formation complète à l’hypnose classique : l’apprentissage de cette hypnose directive permet notamment de comprendre les fonctionnements de l’inconscient mais aussi de développer son charisme et sa confiance en soi
L’Hypnose Ericksonienne
L’approche de Milton Hyland Erickson est bien plus complexe que l’hypnose classique. Elle a marqué une révolution dans la discipline de l’hypnose. Véritable art du langage et de la communication à multi-niveaux, son approche stratégique a transformé le monde des thérapies. L’enjeu de l’approche stratégique Ericksonienne est de permettre au patient de développer de meilleurs comportements pour être plus efficace et plus épanoui dans sa vie.
Dans son approche, Milton Erickson reste directif, au sens où il oriente la thérapie, mais il laisse une certaine permissivité dans la relation. Ainsi, il a su développer des méthodes et des stratégies permettant de contrer les résistances pour toucher l’inconscient.
Au début, l’hypnose Ericksonienne était seulement orientée vers le médical et la santé, avant d’intégrer le monde des thérapies et du développement personnel. Son influence a notamment donné naissance à la Programmation Neuro Linguistique (PNL), fondée par Richard Bandler et John Grinder.
À l’Ecole d’Hypnose de l’IICH, nous formons à l’Hypnose Ericksonienne et à la thérapie brève.
Comment se déroule une séance d’hypnose Ericksonienne ?
Pour clarifier la compréhension du processus de communication hypnotique, il est important de comprendre la structure de la séance d’hypnose Ericksonienne. Lorsqu’on parle d’hypnothérapie, on se réfère souvent à l’hypnose ericksonienne. En effet, l’hypnose Ericksonienne est principalement utilisée en contexte thérapeutique. Elle se déroule en suivant en plusieurs étapes formelles.
L’hypnose conversationnelle quant-à-elle utilise une trame d’intervention simplifiée et moins formelle que celle de l’Hypnose Ericksonienne. L’hypnose conversationnelle ou communication hypnotique se caractérise par le fait qu’elle peut être utilisée avec ou sans transe hypnotique. Cela signifie que nous pouvons utiliser les techniques hypnotiques et les suggestions pour influencer sans pour autant provoquer l’état hypnotique.
a. L’induction : L’induction hypnotique consiste en différentes techniques permettant de faire basculer l’interlocuteur dans l’état hypnotique. Généralement, elle se fait par un processus de focalisation ou de confusion. En hypnose Ericksonienne, cette étape dure environ 15 à 20 minutes. Elle est réalisée de manière formelle. Par exemple, imaginez le client fermer les yeux, se détendre, et écouter l’hypnothérapeute qui le guide dans un monde imaginaire… En hypnose conversationnelle, l’induction sera réalisée de manière informelle par le biais d’une conversation créant l’état hypnotique. Par exemple, le communicant pourra utiliser une technique de sujet de paille ou une métaphore pour capter l’attention et créer l’état de conscience modifié.
b. L’absorption : Dans cette phase d’approfondissement, l’accompagnant hypnotique met en place un dispositif de rétroaction pour permettre au client la prise de conscience de phénomènes inconscients. De même, il met en place des fusibles, c’est-à-dire des suggestions qui constituent des protections pour l’inconscient.
c. Dissociation : Dans cette étape, la bascule dans l’état hypnotique est effective. Il s’agit de séparer le conscient et l’inconscient.
En hypnose conversationnelle, l’induction sera informelle. Elle peut être réalisée lors du prétalk. Par exemple, l’accompagnant utilise le prétexte d’expliquer ce qu’est l’hypnose ou raconte une histoire tout en créant l’état hypnotique. Durant cette explication, de manière fluide et progressive, il induit l’état, favorise l’absorption en mettant en place la rétroaction et les fusibles puis réalise la dissociation. L’avantage de l’hypnose conversationnelle est qu’il est possible d’hypnotiser un interlocuteur mais aussi une audience.
Ainsi, durant nos conférences et cabinets publics, après avoir eu l’autorisation du public, nous utilisons souvent une histoire ou une métaphore pour créer l’état hypnotique. En même temps que nous racontons l’histoire ou que nous répondons aux questions, nous utilisons la communication verbale (techniques et mots…) para verbale (voix, débit, intonation, rythme…) et non verbale (gestuelle) pour rendre ces étapes fluides et impalpables pour l’audience. Étant donné qu’ils sont transportés dans l’histoire de manière progressive, les participants n’ont pas l’impression de basculer formellement dans un état hypnotique. La bascule dans l’état hypnotique est subtile. Les résistances sont réduites car l’induction est informelle. Les participants ont l’impression d’écouter une histoire ou d’assister à un spectacle amusant. Ainsi, quand les participants échangent avec mon équipe à la fin des conférences, certains ont l’impression d’avoir passé un bon moment, d’avoir appris de nouvelles choses ou de se sentir bien sans pouvoir l’expliquer. D’autres ayant basculé plus profondément s’aperçoivent qu’ils sont entrés dans l’état hypnotique quand ils en sortent. Par exemple, ils s’aperçoivent que le temps est passé plus vite, qu’ils étaient dans leurs pensées ou encore qu’ils ressentaient des sensations altérées (de légèreté, de lourdeur…). Dans l’état hypnotique, chacun vit des phénomènes différents. Ce qui compte, ce n’est pas l’état hypnotique lui-même mais à quelle fin l’accompagnant l’utilise. L’état hypnotique facilite l’accès à nos ressources inconscientes. Il facilite l’apprentissage, la créativité et l’intégration des suggestions. La phase de travail est donc essentielle.
d) Phase de travail et approfondissement
Durant cette phase, l’accompagnant hypnotique déploie sa stratégie. Il peut provoquer des phénomènes hypnotiques qu’il ratifie pour approfondir la transe et le degré de suggestibilité. Il utilise des techniques et des suggestions pour favoriser le changement.
e) Ré-association
Durant cette phase, tout ce qui a été dissocié est réassocié selon le processus inverse à celui de la dissociation. Si la dissociation a été : le conscient de l’inconscient, le bras du reste du corps, alors on réassociera d’abord le bras avec le corps, le conscient et l’inconscient.
f) Sortie de transe ou retour à l’état de veille : Vérification et débriefing
Tout d’abord, l’accompagnant vérifie que le client est bien revenu à l’état de veille avec l’ensemble de ses capacités et à l’âge actuel. Ensuite, il peut échanger avec le client sur ce qu’il a ressenti, sur ses prises de conscience, ses idées, ses plans d’actions. Enfin, suivant que l’accompagnement soit réalisé en coaching ou en Hypnothérapie, l’accompagnant pourra respectivement inviter le client à imaginer les actions à mener, ou prescrire des tâches stratégiques pour faciliter des changements de comportements et consolider des apprentissages.
L’Hypnose humaniste
La Nouvelle Hypnose utilise les outils de l’approche Ericksonienne au service du mieux-être et du développement personnel. Parmi les grands noms de ce courant figurent Daniel Araoz, Jean Godin, Alain Cayrol.
L’Hypnose humaniste, fondée par Olivier Lockert, fait partie de ce courant. À l’opposé des hypnoses dissociatives (classique, Ericksonienne, conversationnelle), elle travaille en ouverture de conscience. Le sujet est en quelques sortes plus conscient.
Les inductions sont très souvent inspirantes, imprégnées d’humanisme, riches de sens et de valeurs. Elles touchent l’âme. À ce titre, le praticien ressemble à un guide dans un voyage intérieur en ouverture.
En Hypnose humaniste, on travaille souvent en lien avec les symboles. La thérapie Symbolique Avancée développée par Patricia D’Angeli est un très bon complément de cette approche hypnotique. En transformant les symboles, l’inconscient change en profondeur, souvent même au-delà des symptômes et blocages eux-mêmes. Les objectifs sont rapidement atteints et la guérison profonde.
L’hypnose conversationnelle (ou communication hypnotique)
C’est une hypnose subtile, impalpable, subliminale, qui agit en dessous du seuil de conscience. Elle facilite l’intégration de messages qui atteignent le sujet sans qu’il en soit conscient, et qui l’influencent dans la formation de nouvelles perceptions, jugements et décisions.
L’Hypnose conversationnelle est un processus stratégique très proche de la communication Ericksonienne ou hypnotique. Elle n’utilise pas d’induction formelle (annoncée). Cependant, elle permet de créer un État Modifié de Conscience (EMC) permettant de favoriser l’intégration des suggestions. Cette approche est très efficace dans un contexte thérapeutique ou de coaching mais aussi en management, négociation, vente ou encore dans le domaine de la pédagogie ou de la formation.
Il s’agit d’une hypnose sans hypnose : le praticien impacte l’inconscient du patient tout en discutant normalement (en apparence) avec lui. Sa puissance et son efficacité résident dans la maîtrise de tous les facteurs de la communication. C’est l’art de la suggestion et de la manipulation des tournures linguistiques, que l’on doit à Milton Erickson. On parle également de communication hypnotique ou d’hypnose indirecte.
Elle peut être utilisée par des coachs, thérapeutes, accompagnants, pédagogues, spécialistes de la relation d’aide, médecins, mais aussi les communicants, experts en marketing et des relations publiques et les politiques… Ses applications sont infinies. Les seules limites sont l’éthique et l’intention de cœur.
Les différentes techniques d’hypnose enseignées en formation à l’IICH
Au sein de l’École d’Hypnose de l’IICH, nous formons à diverses types d’hypnose. Nous proposons un programme de formation complet en Hypnose conversationnelle, Hypnose Ericksonienne, Hypnose classique, ainsi que l’Hypnose médicale pour les soignants.
Aussi, nous proposons des ateliers découverte concernant l’auto-hypnose, les bases de psychopathologie, ainsi qu’à l’Hypnose classique.