Qu’est-ce qu’une induction hypnotique ?

Quelles sont les techniques d’hypnose ?

Il existe un grand nombre de techniques hypnotiques. Ces techniques constituent les outils de communication hypnotique. Certaines permettent de mettre en oeuvre une stratégie hypnotique, ou encore de provoquer un phénomène, ou de glisser des suggestions de manière efficace. Par exemple, les truismes facilitent l’acceptation de suggestions. Le Yes Set facilite l’acceptation de suggestions de plus en plus complexes. L’amnésie structurée permet de communiquer différents messages à l’inconscient de l’interlocuteur et qui seront oubliés consciemment. Les questionnements orientés peuvent favoriser l’entrée dans l’État Modifié de Conscience. Voyons ensemble une technique essentielle en hypnose : l’induction.

C’est quoi une induction hypnotique ?

qu’est-ce que c’est ?

L’induction est une technique hypnotique qui vise à provoquer l’état de conscience modifié chez son interlocuteur. L’induction se fait par focalisation d’attention, par la répétition de comportement, la dispersion d’attention ou l’utilisation de la dissociation.

Il existe un nombre infini d’inductions hypnotiques (Rapide / instantanée / Fixation / Imagination / Souvenir agréable / Respiration / Spirale sensorielle / Glissement de modalité / Sujet de paille / Questionnement inductif / Escalier ou chemin…). La seule véritable limite est la créativité de l’hypnotiseur ou de l’hypnothérapeute.

Il en existe plusieurs types que l’on retrouve en Hypnose classique, en Hypnose Ericksonienne (et en Nouvelle Hypnose), et en Hypnose conversationnelle. Ces types d’hypnose sont dissociatifs. En ce sens, l’induction mènera à la dissociation conscient/inconscient. Dans cet étape il s’agira de détourner l’esprit conscient et de s’adresser à l’esprit inconscient.

À la différence des autres types d’hypnose qui sont dissociatives, l’Hypnose Humaniste est associative. En Hypnose humaniste, l’induction provoquera une ouverture de Conscience.

L’induction hypnotique est réalisée dans les premières étapes de la séance d’hypnose. La phase d’induction hypnotique peut-être plus ou moins longue selon le type d’hypnose utilisée par le praticien en hypnose.

Dans le cadre de la formation en Hypnose Ericksonienne, nous focaliserons sur les inductions liées aux Hypnoses dissociatives.

On distingue 3 types d’inductions hypnotiques :

  1. Instantanées ou flash (maintenant)
  2. Rapides (quelques minutes)
  3. Progressives (environ 15-20 minutes)

L’induction instantanée

Les inductions instantanées et rapides sont principalement utilisées en hypnose classique. Elles permettent de provoquer rapidement l’état de transe hypnotique. Les inductions instantanées procèdent généralement ainsi :

L’induction rapide

Les inductions rapides procèdent toutes de la manière suivante :

 –       Préparation ou pré-talk : L’hypnotiseur explique ce qui va se passer tout en posant des suggestions directes.

–       Transition ou bascule : L’hypnotiseur ratifie et encourage ce qui se développe.

–       Prise de « pouvoir » ou « suggestibilité accrue » : L’hypnotiseur devient directif, donne la cadence et enchaîne les suggestions, ratifications et phénomènes hypnotiques.

 Si vous avez lu l’article sur l’histoire de l’hypnose, Frantz Anton Mesmer, L’abbé Faria, James Braid, Ambroise Auguste Liebault et Hyppolite Bernheim pratiquaient tous des inductions de type rapide.

L’induction progressive

L’induction progresive

Les inductions progressives sont utilisées en Hypnose Ericksonienne, Nouvelle Hypnose et Hypnose Conversationnelle.  Elles sont principalement utilisées par les thérapeutes en hypnothérapie.

La communication peut utiliser deux langages :

L’art hypnotique consiste à manier les deux modalités de communication de manière subtile, fluide et stratégique. Par exemple, Le marquage analogique (gestuelle, intonation…) est très présent dans les techniques de saupoudrage (cf. suggestions indirectes) et les commandes cachées (cf. suggestions directes camouflées).

Il existe 3 familles célèbres d’inductions hypnotiques :

C’est l’induction la plus ancienne. Elle est principalement utilisée en hypnose classique. Elle est notamment connue et rendue célèbre par James Braid. Il s’agit de fixer un point à l’extérieur : lumière, point, un objet, thérapeute, une partie du corps… puis de procéder à l’induction proprement dite. Le sujet a alors tendance à s’absorber presque automatiquement dans son monde intérieur. Il suffit de ratifier les réactions inconscientes. Le tour est joué ! L’hypnothérapeute peut amorçer le travail thérapeutique.

Ce type d’induction est caractéristique du style Ericksonien. Cela demande au thérapeute d’observer ce qui se présente dans la séance puis de l’utiliser au service de la transe. Il s’agit donc de calibrer ce qu’amène consciemment et inconsciemment le sujet en séance puis de l’amplifier. C’est une approche stratégique en soi : Vous allez gagner …ou gagner ! 🙂 C’est juste une question de temps. La personne va plonger en transe naturellement. Le travail thérapeutique peut commencer.

Les hypnothérapeutes l’utilisent fréquemment en Nouvelle Hypnose. Cette méthode est aussi appelée « synesthésie ». On débute l’induction en utilisant le canal préférentiel de la personne puis on bascule sur un autre canal… Progressivement, la personne entre en état modifié de Conscience. Le travail thérapeutique peut débuter.

Exemples d’Inductions ericksoniennes

exemples d’inductions ericksoniennes

Voici plusieurs techniques d’inductions hypnotiques formelles de Milton Erickson qu’utilisent les hypnothérapeutes :

  1. Commencez par l’utilisation de truismes pour faciliter l’acceptation des suggestions
  2. Décrivez 3 éléments visuels présents puis intégrez une suggestion (yes set)
  3. Décrivez 3 éléments auditifs présents puis intégrez une suggestion (yes set)
  4. Décrivez 3 éléments kinesthésiques externes présents puis intégrez une suggestion (yes set)
  5. Décrivez 3 éléments Kinesthésiques internes (ou Auditif interne) présents puis intégrez une suggestion (yes set)
  6. Répétez les étapes 2 à 6 jusqu’à établir la transe complète

La qualité de la relaxation est importante. L’esprit conscient peut progressivement s’éloigner. Le fait de se synchroniser sur le rythme inconscient de son interlocuteur et sur sa respiration a tendance à accélérer ce processus d’entrée dans l’état hypnotique.

Il s’agit de saturer les 3 canaux sensoriels du VAK. Bandler et Grinder possèdent une méthode très spectaculaire pour l’entrée en transe : tourner sur soi-même, compter à rebours avec les yeux ouverts. La transe est suggérée. La personne plonge dans la transe hypnotique rapidement. Erickson lui aimait raconter de longues histoires monotones en les rythmant par des bâillements pour fatiguer l’attention consciente. Il saturait ses patients par l’ennui. On peut également saturer en réalisant une « induction classique » (« sans pause ») tout en ratifiant les phénomènes qui apparaissent à la même vitesse. Dans tous les cas, l’état modifié de Conscience est provoqué rapidement.

Milton Erickson était un spécialiste de ce type d’induction. Il s’agit de poser des questions orientées ou connotées. Ces questions peuvent être directes ou indirectes. Elle mène nécessairement à la transe. On peut utiliser l’évocation, des expériences antérieures, l’évaluation entre l’état de veille et la transe, la mise en place du signaling…

Exemples :

– Quel type de transe souhaitez-vous aujourd’hui ?

– Où préférez-vous vous asseoir pour rentrer en transe calmement ?

– En ce moment, pensez-vous vraiment que vous êtes complètement éveillé ?

– À quel niveau de transe êtes-vous selon vous ?

– Pouvez-vous me faire un signe quand la transe est suffisamment profonde ?

– Allez-vous laisser bouger vos doigts librement après que cette sensation de lourdeur soit bien établie ?

– Souhaitez-vous vous rappeler de quelque chose ou bien tout oublier quand vous serez revenu tout à l’heure à l’état de veille ?

Elle se fait par la persuasion. L’idée clé est « il se passe quelque chose… » 😉 L’hypnothérapeute va s’appuyer sur ce qui est présent en séance. Il va convaincre la personne qu’elle rentre en état modifié de conscience en utilisant des phénomènes présents, suggérés, ratifiés. Lorsque le phénomène inconscient se produit, la personne est entraînée dans la transe hypnotique.

En Hypnose Ericksonienne et en Hypnose conversationnelle, le sujet de paille est la méthode de prédilection pour créer l’état modifié de conscience. Il s’agit de raconter l’histoire d’un tiers ou une anecdote. Les résistances sont affaiblies car on ne parle pas directement de la personne 😉 L’approfondissement de cet art consiste à se synchroniser et à poser les suggestions non verbales en s’adressant au patient.

Voici également quelques idées d’induction :

L’induction humaniste

L’hypnose humaniste a été créée par Olivier Lockert. Elle fait partie des courants d’hypnose orientés vers le développement personnel. Elle travaille à l’opposé de l’hypnose dissociatives. Elle est associative. Elle travaille en ouverture de conscience. Le sujet est en quelque sorte plus conscient. Les inductions sont très souvent inspirantes, imprégnées d’humanisme, riche de sens, chargées de valeurs. Elles touchent l’âme. À ce titre, le praticien ressemble à un guide dans un voyage intérieur en ouverture. En Hypnose humaniste, on travaille souvent en lien avec les symboles. La thérapie Symbolique Avancée développée par Patricia D’Angeli est un très bon complément de cette approche hypnotique. En transformant les symboles, l’inconscient change en profondeur, souvent même au-delà des symptômes et blocages eux-mêmes. Les objectifs sont rapidement atteints et la guérison profonde. Cette hypnose de révèle très efficace pour travailler les blessures de l’enfant intérieur. En revanche, elle peut décevoir un patient espérant une hypnose dissociative. Ainsi, en amont de l’hypnose, il est essentiel d’expliquer les différences entre les types hypnose pour optimiser l’expérience du patient.

Quelle est l’induction hypnotique la plus puissante ?

L’induction la plus puissante est celle qui est adaptée à votre interlocuteur. Pour cela, la calibration de votre interlocuteur et de son monde intérieur est fondamentale. Ainsi, à partir de ces observations, vous pourrez construire une induction sur-mesure adapté à son style. Plus vous maitrisez les outils de communication hypnotique, plus vous serez efficace dans les inductions. Pour cela, un grand nombre d’hypnothérapeutes décident de se former en hypnose conversationnelle pour gagner du temps en séance d’hypnose et traiter les résistances inconscientes.

Comment faire une induction hypnotique ?

Pour réaliser une induction hypnotique, il est essentiel de savoir le type d’hypnose que vous envisagez d’utiliser. En effet, selon le type d’hypnose, l’induction sera très différente. Par exemple, si vous souhaitez pratiquer une induction hypnotique instantanée ou rapide en hypnose classique, alors, il s’agira au préalable de réaliser des tests de suggestibilité (tels que les ballons, l’aimant, le roseau ou encore le pistolet hypnotique…). Alors, si le sujet est réceptif, vous pourrez réaliser une induction instantanée (telle que les papillons hypnotiques ou la poignée de main) ou rapide (la main qui descend ou le crâne de cristal ou la légèreté/lourdeur). Si vous souhaitez réaliser une séance d’hypnose ericksonienne ou conversationnelle, alors, il s’agira de calibrer votre interlocuteur, de créer un rapport hypnotique et d’identifier les canaux de communication préférentiels (prédicats du VAK) pour créer un rapport hypnotique puis progressivement focaliser l’attention et débuter l’induction. Dans le cas d’une séance d’hypnose ericksonienne, l’induction sera progressive et prendra environ 15 à 10 minutes. Dans le cas d’une séance d’hypnose conversationnelle ou d’une communication hypnotique, l’induction hypnotique sera informelle et peut-être plus ou moins rapide. À ce titre, pour créer un contexte hypnotique en hypnose conversationnelle, l’usage de métaphores isomorphiques est particulièrement efficace pour réaliser l’induction hypnotique informelle.

Comment construire une métaphore en hypnose ?

construire une métaphore en hypnose

La métaphore transporte un sens caché. En utilisant des métaphores, l’hypnothérapeute utilise une communication multiniveaux avec une histoire déjà porteuse d’un sens, un sens caché symbolique, des techniques (un protocole ou une stratégie thérapeutique) et des suggestions, un saupoudrage (para verbal ou non verbal) créant un message caché dans l’histoire, et enfin, une ambiance particulière.

Pour construire une métaphore, il est important de s’adapter au client en analysant son problème, son mode de fonctionnement spécifique afin de construire une métaphore qui sera personnalisée, et en accord avec sa représentation du monde.

Ainsi, le récit reprendra les éléments du problème, transposé dans un univers adapté au client, auquel s’ajouteront des recadrages, des techniques, des suggestions, des solutions possibles…

Pour cela, lors de l’anamnèse, le recueil d’informations permet d’imaginer la métaphore : le sujet, le problème, la dynamique sous-jacente à la situation, les personnes impliquées, les obstacles, les peurs et blocages, les changements attendus, les qualités et compétences à développer, les solutions envisageables… Durant l’anamnèse, il s’agit d’identifier les causes probables du problème amené par le patient. La métaphore doit alors couvrir l’ensemble des causes envisagées.

Pour construire une métaphore, il est important d’avoir une stratégie à l’esprit : Processus de Changement, techniques, suggestions, niveaux logiques, saupoudrage… De même, les symboles doivent être adaptés : Personnages, lieux, formes, passages, obstacles… Le patient doit se reconnaître inconsciemment dans la métaphore.

Pour cela, il est important de construire la métaphore de manière isomorphique. Cela signifie que la structure de la vie du patient et celle de la métaphore sont semblables. La métaphore impacte ainsi l’inconscient du patient et fait bouger l’agencement de sa vie.

 Astuce : En hypnose conversationnelle, il est particulièrement adapté de créer des contextes hypnotiques à partir de ce qui se présente dans la séance. L’approche utilisationnelle et métaphorique peuvent se compléter. Ainsi, l’induction informelle pourra se faire par métaphore isomorphique. Cela signifie que le décor de l’histoire reflète celui de la séance, que les personnages reflètent ceux de la vie du client, que les obstacles évoquent ceux du clients etc…

Ainsi, dans une séance d’hypnose conversationnelle, il est possible de s’appuyer sur le contexte de la séance pour créer l’isomoprhisme dans le discours du praticien hypnotique:

–        Une salle de formation avec des vitres à un train et l’état hypnotique…

–        Des personnes en cercle à ses indiens en cercle écoutant le chamane…

–        Une pièce vitrée à un ascenseur et une descente…

–        Une salle de formation avec un vidéo-projecteur à Une salle de cinéma…

De plus, pour faciliter l’intégration, les suggestions non verbales permettent de créer les liens entre le monde réel de la séance et la métaphore.

Pour approfondir le sujet des métaphores, nous vous recommandons d’intégrer la formation en hypnose conversationnelle afin de maîtriser les outils et techniques de communication hypnotique.

Comment créer une confusion en hypnose ?

Créer une confusion hypnotique

Elle consiste à perturber l’esprit conscient ou critique. Il est forcé de suivre sans comprendre. Il n’aime pas. C’est inconfortable. Alors, il se raccroche aux suggestions qu’il semble comprendre consciemment. La confusion crée un état d’inconfort. Le conscient à besoin de se raccrocher à quelque chose qu’il comprend.

Ainsi, cette séquence facilite l’acceptation des suggestions (voire l’amnésie).

Confusion à Suggestion à Signaling ou forçage conscient (n’est-ce pas ?).

Exemples :

– « De demain, aujourd’hui sera hier… Donc, vous aurez intégré les suggestions… et, vous bénéficierez des premiers changements positifs ».

 –       « Je vous demande de surtout ne pas croire à tout ce que je ne vais pas dire… Vous rentrez tranquillement dans un état de flottement… Dans lequel vous pouvez intégrer de nouvelles idées, sans même avoir besoin de tout oublier consciemment… N’est-ce pas ? Allons-y… Fermez les yeux quand vous êtes prête ».

Pour créer la confusion, le rapport au temps est souvent très efficace.

–       « De demain, aujourd’hui sera hier… (confusion) … Et, donc (logique) nécessairement les apprentissages seront intégrés et les comportements nouveaux mis en place (suggestion acceptable) ».

–       « Parfois, les choses se terminent comme elles ont commencées… ou commencent comme elles ont terminé » (Confusion) ET suggestion post-hypnotique (calibration / signaling acceptation) / Amnésie possible par suggestions.

– « Je ne vous demande pas de tout oublier maintenant… Souvenez-vous simplement de ce qui est important pour l’inconscient à un niveau plus profond pendant que vous n’oubliez pas que le conscient oublie ce qui lui est inutile”, “Je ne sais pas si tu es de ceux qui oublient d’y penser ou de ceux qui pensent à oublier ”.

– “Je ne vous demande pas de ne pas faire ce que vous n’aviez pas pensé faire…”.

Vivre une séance d’hypnose gratuite

Si vous souhaitez découvrir différents styles d’inductions hypnotiques de type ericksonienne nous vous recommandons l’écoute de nos MP3 d’hypnose. Si vous souhaitez découvrir les inductions hypnotiques informelles de l’hypnose conversationnelle, nous vous invitons à visionner les conférences et cabinets publics disponibles sur notre chaîne youtube.

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