Comment guérir l’enfant intérieur ?

Que signifie guérir son enfant intérieur ?

Guérir son enfant intérieur signifie d’être capable de se détacher de ses masques pour être pleinement soi-même et développer son potentiel.

Le masque est aussi appelé « faux self ». Il s’agit d’un mécanisme de défense qui protège le moi véritable qui est perçu comme vulnérable. L’authenticité est une invitation à déposer nos masques sur lesquels s’est construit notre « faux self » empreint d’adaptation aux codes culturels et relationnels de nos groupes d’appartenance.

En psychologie, ce concept fut créé par Donald Winnicott. Ce concept renvoie à la manière dont s’est effectuée la relation entre le nourrisson et sa mère. Le vrai self (ou soi authentique) est l’image que le sujet se fait de lui-même et qui correspond à ce qu’il est et perçoit à travers une réaction authentique. Le vrai self est l’action spontanée, c’est un geste créateur qui reflète la vie réelle.

Selon Winnicott, une mère qualifiée de « suffisamment bonne » est une mère qui permet de rendre un peu du sentiment de toute-puissance associé à la mère au nourrisson en permettant à l’enfant d’avoir l’illusion de créer le monde. Alors, il pourra développer un soi authentique.

Les objets transitionnels (tels que les doudous) permettront progressivement à l’enfant de basculer de l’omnipotence subjective à la réalité objective. Ainsi, l’usage d’objets (ayant une réalité externe) facilite la transition intérieure et l’adaptation au monde. La relation à l’objet fortement chargé d’affect peut basculer de l’amour (câlin, chaleur, réconfort, sécurité…) à la haine (mutilation, agressivité, rejet…). L’objet possède une dimension symbolique avec une forme mais peut aussi avoir une texture, une odeur ou encore un mouvement associé. Lorsque la transition est effectuée, progressivement, l’objet est déchargé d’affect et est oublié. Il aura joué son rôle d’objet de transition.

Il est amusant de noter que lors d’un processus de re-parentage en thérapie, c’est-à-dire de reconnexion de l’adulte à son vrai self, il peut être utile d’utiliser un objet transitionnel. Par exemple, un homme pourra utiliser une « petite voiture » qui l’accompagnera dans son contexte professionnel pour lui rappeler son processus thérapeutique avec la focalisation sur l’écoute des ressentis et des besoins de l’enfant intérieur avec sa spontanéité, ses envies et ses capacités créatives. Ici, c’est l’adulte lui-même qui – épaulé par le thérapeute – prend soin de l’enfant intérieur comme le ferait une « bonne mère » qui a pu faire défaut dans l’enfance.

A contrario, le faux self (ou faux soi) est une réaction défensive d’adaptation qui a été développée dans la petite enfance. Véritable pilote automatique, elle est un rempart à l’angoisse. En ce sens, l’enfant adapte ses comportements pour « séduire » sa mère pour bénéficier de l’expression de son amour, qui est associé à la survie. Ainsi, selon Winnicott, une mère qui n’est pas suffisamment bonne est une mère qui n’a pas permis à l’enfant de trouver-créer cette espace de toute puissance créative. Ainsi, l’enfant développera un faux self en se soumettant à son environnement.

La fonction principale du « faux self » est de masquer ou de protéger le vrai self qui représenterait une menace vitale pour l’enfant perçu comme trop fragile. Ainsi, l’enfant construit un faux self en répondant à son environnement en vue de recevoir des gratifications. En grandissant, l’adulte conserve parfois ces modes défensifs en se coupant totalement de ses sensations, de ses ressentis, et restant dans la pensée. Ainsi, il est en perpétuelle sur-adaptation à son environnement. Ainsi, bien souvent, il s’agit d’adultes très performants car très adaptés à leur environnement culturel, mais qui se sentent, bien souvent sans le savoir, profondément vides, comme déconnectés dans la relation au monde. Au fond, ils aspirent inconsciemment à se reconnecter à eux-mêmes, à leur enfant intérieur, et accéder à la force du ressenti source de spontanéité et de créativité ; en bref, à vivre et non plus à survivre. Le juste équilibre de ces « deux selfs » permet à la fois d’agir de manière spontanée en étant soi-même, mais aussi de choisir de s’adapter quand cela est nécessaire pour s’intégrer dans un environnement.

Les apports de la théorie polyvagale permettent de se reconnecter facilement à l’enfant intérieur par le biais des émotions et des sensations. Prêt.e à vous libérer de votre faux self pour être vraiment vous-même ?

Comment guérir son enfant intérieur ?

De par la qualité de l’alliance thérapeutique, peu à peu, en confiance, le patient s’autorise à se montrer tel qu’il est et à se confier. En réduisant les résistances inconscientes, progressivement, à tâtons, il est alors possible de décoder dans le discours la répétition dans les relations interpersonnelles et d’accueillir la souffrance des blessures intérieures.  La relation thérapeutique devient le siège d’une expérience correctrice, c’est-à-dire un espace permettant de transformer une expérience traumatique et de l’apaiser pour construire de nouveaux modes d’interaction avec l’autre. Lorsque le transfert est positif, c’est-à-dire lorsque le patient projette sur le thérapeute des contenus et affectes issus de l’enfance tout en ayant une bonne représentation de l’objet, alors le travail thérapeutique est facilité. Le schéma peut se dérouler dans le cadre thérapeutique tout en fournissant une issue différente. En gestalt, on parle d’acte créateur lorsque le patient s’éloigne du schéma initial pour expérimenter la nouveauté.

Progressivement, le patient reconnait toutes ses fêlures. En accueillant sa vulnérabilité, il s’autorise à révéler les différentes facettes de lui-même. Il n’y a plus à se sur-adapter au monde ou choisir entre différentes facettes de lui-même. Il peut enfin accueillir toutes ses singularités et ses imperfections. À l’image de l’art japonais du Kitsungi, les fêlures sont réconciliées par de la poussière d’or qui mettent en valeur l’histoire de l’objet, et qui dans le contexte de la thérapie, est l’amour inconditionnel et sécure qu’offre le thérapeute à son patient.

Dans cette première phase, plusieurs approches peuvent se révéler efficaces pour contacter les blessures de l’enfant intérieur avec un travail :

–       Dans une approche humaniste centrée sur la personne en créant un lien basé sur l’authenticité et la congruence.

–       En Gestlat thérapie pour se focaliser sur les besoins du présent en accentuant notamment le focus sur la relation, les sensations et les émotions.

–       D’orientation psychodynamique en s’appuyant sur un transfert positif pour dénouer vos schémas inconscients.

–       En hypnose régressive ou en connectant aux archétypes de l’enfant, du masculin et du féminin intérieurs.

–       En EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing ou « désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires ») pour désensibiliser les émotions associées aux situations fortement traumatiques pour permettre de les aborder ensuite plus sereinement. L’EMDR est une technique qui permet de réduire la charge émotionnelle reliée à la situation ou objets traumatiques. Elle est très efficace dans le cas d’un choc ponctuel à forte intensité émotionnelle, mais elle se révèle tout aussi pertinente pour des chocs relationnels répétés tels que dans le cas des psychotraumas, où pour survivre, l’adulte sous l’impulsion de l’enfant intérieur a reproduit de multiples fois des schémas relationnels obsolètes se condamnant à une souffrance répétée.

Reconnecter à l’enfant intérieur : est-il réel ?

En psychopathologie, les contours des structures psychiques (névrose obsessionnelle, hystérie, état limite, perversion ou psychose) se définissent en fonction des différents stades du développement de l’enfant.

Les 3 stades du développement décrits par Freud sont les suivants :

o   Le stade oral : Il constitue le premier stade de l’évolution libidinale. Il dure jusqu’à 18 mois. Le plaisir est lié à l’excitation des lèvres par l’alimentation. C’est notamment dans cette phase marquée par l’alimentation que s’organise la « relation d’objet » avec la mère, et les notions de « manger » et d’« être mangé ». Il n’y a pas encore de frontières entre intérieur et extérieur du corps.

o   Le stade anal : Le stade anal se positionne entre 18 mois et 3 ans. Il est caractérisé selon Freud par la libido au niveau la zone érogène anale. Par le biais des fèces, c’est le stade de l’ambivalence qui s’exprime : l’objet peut être gardé, maîtrisé, bon ou mauvais. Les frontières entre l’intérieur et l’extérieur du corps sont délimitées. L’objet pulsionnel devient une monnaie d’échange avec l’autre.

o   Le stade phallique : Ce stade se positionne entre 3 et 7 ans. C’est la situation Œdipienne. La libido se concentre sur les organes génitaux. À ce stade, l’enfant, garçon ou fille, ne connaît qu’un seul organe génital : le pénis. Il différencie les sexes par opposition « phallique » ou « castré ». Il se joue la notion d’activité ou de passivité. Le stade phallique est un moment essentiel pour le développement psychique de l’enfant entre complexe d’Œdipe et Castration.

Durant notre expérience de vie, chacun d’entre nous est confronté à des souffrances plus ou moins intenses. Les phases de l’enfance peuvent être le lieu de psycho-trauma qui affecte nos comportements et notamment la manière dont nous relions et interagissons avec les autres. Le Docteur Gabor Maté a mis en relief l’impact de ces psycho-traumas dans les symptômes d’addictions. Bien souvent, lorsque nous pensons à un évènement traumatique, nous imaginons un évènement externe à forte intensité par exemple un séisme, un tsunami, une guerre, mais aussi des abus au sein d’une famille ou encore des actes de maltraitance. Cependant, il existe aussi des traumatismes qui sont hérités du contexte dans lequel nous avons construit notre psyché. Par exemple, comme l’a montré le psychiatre britannique John Bowlby (1907-1990), un enfant qui n’aurait pas été suffisamment sécurisé durant l’enfance, pourrait développer un attachement de type insécure, soit anxieux ou encore évitant. À l’âge adulte, il pourrait par exemple consulter en thérapie pour des symptômes de types addictions, dépendance affective ou encore souffrir de manque de sens et de solitude.

Dans d’une situation traumatique ponctuelle ou des chocs relationnels répétés tels que dans le cas des psychotraumas, pour survivre, l’adulte sous l’impulsion de l’enfant intérieur a reproduit de multiples fois des schémas relationnels obsolètes se condamnant à une souffrance répétée.

John Pierrakos (1921-2001) était un psychiatre américain qui a co-fondé l’Institut pour l’Analyse Bio-énergétique avec Wilhelm Reich, Alexander Lowen et William Walling. Il a mené des travaux sur les blessures existentielles qui ont ensuite été repris et simplifiés par l’auteur à succès Lise Bourbeau. Alors, qu’elle partage 5 types de blessures, de son côté, Pierrakos définissait 8 types de blessures qui seraient vécues par l’enfant durant son développement et affecteraient son psychisme et ses comportements d’adulte : l’abandon, le rejet, l’humiliation, la trahison, l’injustice, mais aussi l’intrusion, l’impuissance et l’insécurité.

Ainsi, l’enfant intérieur n’est pas un enfant réel en soi mais une représentation archétypale, c’est-à-dire un condensé des affects qui sommeillent en nous et conditionnent nos comportements d’adultes.

Durant le processus thérapeutique, la répétition relationnelle se rejoue sous l’influence du transfert. Elle est le reflet de ce qui se manifeste dans la plupart des relations interpersonnelles du patient. Cette mise en scène est liée à des blessures, des douleurs et des souffrances passées. À l’image d’un film, le patient rejoue sans cesse le même scénario en changeant simplement les décors et les acteurs. Dans cette mise en scène inconsciente, le patient rejoue la scène de sa blessure originelle dans sa dimension émotionnelle, affective et cognitive. En thérapie brève, il s’agit d’un schéma cognitif et comportemental appelé aussi « pattern ».

En tant que thérapeute, j’ai l’habitude de recevoir des adultes en thérapie et de travailler sur les blessures originelles dans la perspective de l’enfant intérieur qui sommeille en chacun de nous, et qui affecte nos comportements. Ainsi, ces blessures inconscientes peuvent faire souffrir l’adulte de manière inconsciente de bien des formes : addictions, difficultés relationnelles, troubles alimentaires, états d’humeurs… ces blessures sont à l’origine de ses « difficultés » mais elles sont aussi la source de ses qualités et de ses talents. Par exemple, un enfant qui a dû vivre dans un climat de conflit peut souffrir d’un manque de confiance ou d’anxiété, mais a pu également développer des capacités d’adaptation révélant des dons pour la médiation.

Ces blessures intérieures peuvent être rejouées inconsciemment, refoulées ou sublimées. Lorsqu’elles sont acceptées ou sublimées, elles apportent alors paix, harmonie et épanouissement, c’est-à-dire notamment l’acceptation de soi et de ses dons et de ses singularités.

Retrouver et rencontrer son enfant intérieur grâce à une méditation

Dans la perspective de l’enfant intérieure, on distingue 5 blessures principales :

–       Blessure du Rejet : Le masque de comportement associé à la blessure du rejet est celui du fuyant. Lorsque la blessure du rejet est rejouée, l’adulte aura tendance à éprouver des difficultés à s’affirmer et à trouver sa place en se sentant comme transparent aux yeux d’autrui. Lorsqu’elle est refoulée, l’adulte deviendra bien souvent hyperactif en ayant des difficultés pour se poser et affronter l’ennui. Enfin, lorsque la blessure est sublimée, l’adulte sera capable de faire preuve d’inclusion vis-à-vis des différences en fédérant le collectif.

–       Blessure de l’Abandon : Le masque de comportement associé à la blessure de l’abandon est celui de la dépendance. Lorsque la blessure de l’abandon est rejouée, l’adulte éprouvera de grandes difficultés pour construire des relations stables et sécures. Lorsqu’elle est refoulée, l’adulte trouvera des raisons d’abonner les siens et couper les relations. Lorsque la blessure est sublimée, l’adulte deviendra un médiateur capable de réconcilier les opposés.

–       Blessure de l’Humiliation : Le masque de comportement associé à la blessure de l’humiliation est celui du masochisme. Lorsque la blessure de l’humiliation est rejouée, l’adulte manquera de confiance et se sentira toujours inférieur aux autres. Lorsque la blessure est refoulée, bien souvent, l’adulte développera un complexe de supériorité qui cache une profonde vulnérabilité. Lorsque la blessure est sublimée, l’adulte deviendra le sauveur des personnes humiliées. Il s’engagera dans la défense d’une cause.

–       Blessure de la Trahison : Le masque de comportement associé à la blessure de la trahison est celui du contrôle. Lorsque la blessure de la trahison est rejouée, l’adulte aura tendance à se montrer naïf dans son rapport au monde. Lorsqu’elle est refoulée, l’adulte aura du mal à faire confiance aux autres. Lorsqu’elle est sublimée, l’adulte s’affirmera en étant pleinement lui-même et s’engagera dans des relations authentiques.

–       Blessure de l’Injustice : Le masque de comportement associé à la blessure de l’injustice est celui de la rigidité. Lorsque la blessure est rejouée, l’adulte aura tendance à voir le côté négatif des choses. Lorsqu’elle est refoulée, l’adulte deviendra un tyran dans ses relations avec son entourage. Enfin lorsque la blessure est sublimée : l’adulte s’engagera dans un domaine nécessitant l’ordre et la discipline.

La voie de la guérison mène à la paix intérieure. La voie de la sublimation mène à la passion.

Ces blessures correspondent aux perceptions infantiles (6-8ans) logées dans notre inconscient. Ces perceptions sont déformées par la pensée concrète et littérale de l’enfant sous l’influence des suggestions situationnelles de son environnement (verbal, paraverbal, non verbal et répétition). L’archétype de l’enfant intérieur est étroitement lié à notre cerveau limbique et à nos émotions. Ainsi, nous avons tous une représentation intérieure très personnelle de l’enfant.

Dans la pratique, d’autres blessures peuvent être envisagées telles que la maltraitance, le manque de reconnaissance, l’insécurité, l’intrusion, l’impuissance et l’insécurité. En Hypnose Humaniste, en écoutant le discours des patients, le praticien distingue souvent 7 types d’enfants intérieurs (ou archétypes) qui influencent la vie de l’adulte. Par exemple, l’enfant qualifié de martyr est une victime en colère contre lui-même, l’enfant meurtrier a tellement été contraint, que sous l’emprise de la colère, il est prêt à tout pour se libérer ; l’enfant manipulateur quant-à-lui a appris à charmer pour obtenir ce qu’il souhaite, l’enfant affamé a manqué d’affection et sa demande d’amour est insatiable, l’enfant coffre porte les secrets de la famille et cherche à se libérer du poids de cette loyauté, l’enfant tyran cherche à manipuler l’adulte pour prendre le contrôle et garantir sa sécurité, et enfin l’enfant mort qui s’est coupé de lui-même, a renié ses émotions et sentiments et cherche à être ressuscité.

Si vous souhaitez connecter avec votre enfant intérieur, nous vous recommandons notre MP3 d’hypnose.

Le reparenting : Parler à son enfant intérieur pour le soigner et le rassurer

Dans la 2ème phase qui correspond à l’autonomisation du patient, le processus de « reparenting » (ou reparentage) peut se révéler très efficace. Il s’agit d’une technique crée dans les années 1960 qui trouve ses fondements dans l’analyse transactionnelle et les différents états du moi (Parents, Adulte et Enfant). Dans le cadre de l’accompagnement thérapeutique, le reparenting consiste à apporter à l’enfant intérieur les ressources pour lui permettre de répondre aux besoins affectifs manquant durant l’enfance. À ce titre, l’enfant a pu vivre des expériences subjectives de manque d’amour, de maltraitance, de rejet, et des parties traumatisées encore enfant s’expriment en nous à l’âge adulte en criant leur souffrance. L’enjeu est d’aller à la rencontre de ces « états du moi » blessés, figés ou hyperactivés en les sécurisant pour les apaiser en réorientant leur énergie dans le présent.

En thérapie, cette technique intégrative se montre particulièrement efficace lorsqu’elle est associée à l’expression des sensations et des émotions. Elle permet de réparer les liens d’attachement qui ont été affectés durant l’enfance mais qui restent actifs à l’âge adulte en influençant nos relations interpersonnelles avec par exemple des angoisses, un sentiment de culpabilité, une mauvaise estime de soi, un manque de confiance en soi, des difficultés relationnelles, des schémas de répétition…

Dans la première phase de l’accompagnement, ce travail peut être amorcer par exemple par le biais de l’Hypnose Ericksonienne ou humaniste en dissociant les parties du moi blessé pour leur apporter de nouvelles ressources sous la guidance du thérapeute. Dans la 2ème phase, grâce à la confiance établie dans la relation thérapeutique, le thérapeute peut faire preuve de pédagogie pour donner du sens au processus thérapeutique en invitant le patient à identifier toutes les situations où il souffrait de la répétition du schéma relationnel, puis à identifier quelle facette de l’enfant intérieur se manifestait, et enfin à identifier ses besoins fondamentaux dans ces situations. Alors, le processus de reparenting consiste à entrainer le patient à rassurer l’enfant intérieur blessé. Par le biais de la répétition, le patient prend du recul dans les situations difficiles à forte charge affective pour développer de nouveaux comportements plus adaptés aux enjeux de la vie d’adulte. De manière concrète, le patient est invité à identifier dans son corps les signaux somatiques et émotionnels liés à ces situations difficiles. Ainsi, dès qu’elles se manifestent, il s’agit en quelque sorte d’un appel à l’aide de l’enfant intérieur qui se sent démuni ou apeuré. Le patient doit alors s’adresser à la facette de lui-même en lui disant par exemple « Mon enfant intérieur, je comprends que cette situation t’effraie. Sache que c’est moi, en tant qu’adulte, qui vais la gérer. J’en ai les compétences. Aussi, tu peux être apaisé ». Ce processus dissociatif permet de reconnaître l’émotion, puis de la mettre à distance pour affronter la situation de manière adulte. En répétant ce processus, le patient gagne en confiance et en autonomie et se montre moins vulnérable face aux tempêtes émotionnelles que pouvaient éprouver l’enfant. La facette de l’enfant intérieur retrouvé peut alors s’exprimer en développant la créativité, l’authenticité et la spontanéité.

En résumé, le processus de reparenting peut être réalisé de plusieurs manières :

–       En utilisant l’hypnose : Dans ce cas, c’est l’hypnothérapeute qui va entrer avec chacune des facettes du patient en écoutant leurs besoins afin de les réconcilier. Par exemple, il pourra utiliser la technique de régressions hypnotiques, ou de reconstruction intérieure ou encore celles de l’enfant intérieur, du masculin et du féminin intérieur associé à un processus d’harmonisation

–       En utilisant les constellations systémiques : Dans ce cas, le facilitateur dépose au sol les différentes facettes du client et favorise le dialogue entre elles afin de rétablir un équilibre entre les principes systémiques, à savoir, reconnaître ce qui est, le droit à l’appartenance, le respect des hiérarchies temporelles et l’équilibre dans l’échange. Aussi, il peut déposer des marqueurs au sol pour représenter les personnes importantes dans la construction intérieur du client, à savoir par exemple, le père et la mère, ou encore les grands parents, ou la fratrie. Ainsi, à partir des ressentis éprouvés par le patient (ou les représentants), il est possible de mettre en lumière les loyautés inconscientes et d’utiliser des affirmations systémiques pour rééquilibrer la santé intérieure (ou psychique) du client en lien avec son enfance.

–       En s’appuyant sur l’alliance relation thérapeutique : Si l’alliance entre le thérapeute et le patient est de qualité en étant basée sur un transfert positif, alors, il est possible que le thérapeute puisse jouer le rôle d’un des parents en favorisant une expérience émotionnelle correctrice. En ce sens, les paroles et les actes du thérapeute remplacent les manques éprouvés dans l’enfance. Progressivement, le patient est capable d’identifier ses manques, mais surtout de ressentir un apaisement en étant pleinement lui-même avec ses forces et ses vulnérabilités, dans une relation d’accueil inconditionnel, c’est-à-dire qui ne juge pas et qui soutient de manière juste. Progressivement, le patient fait le deuil de ce qui ne lui a pas été donné dans le passé par ses propres parents. Il gagne en autonomie. Libéré de ses schémas répétitifs, il peut alors explorer de nouvelles manières d’entrer en relation avec autrui pour être enfin épanoui en étant pleinement lui-même.

En s’appuyant sur les ressources intérieures du patient : Quand le patient possède déjà une bonne maturité intérieure et a déjà parcouru un chemin d’introspection en thérapie, il est alors possible de s’appuyer sur ses forces pour favoriser son autonomie. Concrètement, cela signifie que le patient a pu identifier avec le thérapeute, les parties de lui-même qui ont été blessées durant l’enfance. Le reparentage est alors directement effectué par le patient lui-même. De manière répétée, il est invité à s’adresser à l’enfant intérieur pour le rassurer. Ce processus fonctionne de manière efficace car il fait appel à la dissociation de l’adulte (doté de compétences) et de l’enfant vulnérable. C’est la partie adulte du patient qui va prendre soin de l’enfant intérieur en le protégeant lors de ses difficultés relationnelles. Ainsi, il s’agit tout d’abord de dresser les contours des tempêtes intérieures de l’enfant en identifiant les stimulis qui déclenchent les peurs profondes et les tsunamis. Et, quand ces déclencheurs se présentent de laisser la partie adulte rassurer l’enfant en lui disant « Oui, ici, c’était une situation de danger pour toi. Sois rassuré, en tant qu’adulte, j’ai la force pour la gérer. Pendant que je gère la situation, saches que tu es en sécurité. Je suis avec toi ». De même, en sens inverse, puisque l’enfant intérieur est aussi le siège de la spontanéité, de l’intuition et de la créativité, l’adulte peut aussi y faire appel « Mon enfant intérieur, dans cette situation, j’ai besoin de ton énergie. J’aimerais tant pouvoir trouver une solution innovante. Peux-tu m’aider ? ». Ce double dialogue permet de réconcilier les facettes du patient en s’appuyant sur leurs forces respectives et en accueillant pleinement les vulnérabilités qui créent notre humanité. Progressivement, par la répétition, le patient gagne en autonomie. Il accueille plus facilement les situations que lui propose l’existence. Le thérapeute peut aussi servir de relai pour rassurer l’enfant au début en s’exprimant ainsi « Oui, votre enfant intérieur est en panique. C’est naturel. Nous allons prendre le temps de le rassurer. Nous le ferons autant que nécessaire. Je suis là pour toi petit Pierre (si le patient s’appelle Pierre) ». Dans une approche dissociative, le thérapeute peut alterner le vouvoiement pour s’adresser à la partie l’adulte et le tutoiement pour s’adresser à l’enfant. De plus, il peut aussi utiliser un langage plus simple, ludique et humoristique quand il s’adresse à l’enfant afin de capter son attention et éveiller sa créativité. De plus, pour gagner en efficacité, durant la phase de reparenting, le patient peut utiliser un objet de type transitionnel pour se relier à l’enfant. Cet objet peut être par exemple un jouet qui l’accompagne dans son sac et lui rappelle l’importance du processus thérapeutique en cours. Ainsi, la vue ou le toucher de l’objet rappelle que l’enfant intérieur est actuellement la priorité de l’adulte. Il peut aussi déposer chez lui à des endroits stratégiques des photos de lui enfant afin de favoriser cette reconnexion. Bien souvent le processus de reparentage entraine de grands changements de comportements en rééquilibrant la vie du patient en y intégrant du jeu et de la douceur. Ainsi, le thérapeute peut utiliser l’image d’un véritable enfant qui a besoin de ses parents pour vivre. Ainsi, il peut inviter l’adulte à prendre des temps dans sa journée de travail pour prendre soin de l’enfant intérieur en lui accordant sa pleine attention, en lui offrant des temps de jeu (pour vivre des émotions, du partage et du rire), de création (avec des activités artistiques ou sportives) et de soin, en lui préparant par exemple de bons repas équilibrés ou en l’invitant à se coucher à une heure raisonnable pour se reposer et reprendre des forces. L’enjeu du reparenting est de créer un lien d’amour entre l’enfant et l’adulte jusqu’à ce que ces deux facettes interagissent de manière harmonieuse.

Prendre soin de l’enfant intérieur en lui proposant d’explorer un parc d’activités avec des jeux pour s’épanouir

Vous l’avez sûrement compris, notre enfant intérieur est notre source de vie et d’inspiration. Son expression est spontanée et créative. En allant à sa rencontre, vous vous autorisez à révéler votre moi-authentique et à vivre de manière plus heureuse.

Si vous avez envie d’embarquer dans ce processus de guérison intérieure et de retrouver votre liberté intérieure, nous vous invitons à écouter nos MP3 de connexion à l’enfant intérieur, à visionner la conférence sur l’enfant intérieur et surtout à nous contacter pour intégrer la liste d’attente des prochains ateliers sur la thématique de l’enfant intérieur.

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