L’empowerment, qu’est-ce que c’est ? Qui peut en bénéficier ? Quel est le rôle du coach dans cette démarche ?
Qui a inventé le concept d’empowerment ?
Le mot empowerment est apparu aux États-Unis au début du XXème siècle. À l’époque, il se référait à des femmes luttant pour la reconnaissance de leurs droits. Ce mot s’est ensuite étendu à l’autonomisation de différentes communautés qui ont pu prendre le contrôle sur leur vie. L’empowerment offre davantage de pouvoir à un individu ou à un collectif pour agir sur son environnement, que cela soit des conditions de son écosystème, mais aussi des conditions sociales, économiques ou encore sociales ou politiques.
Définition de l’Empowerment (ou « empouvoirement »)
L’empowerment peut aussi être traduit en français comme l’autonomisation ou la capacitation. L’empowerment passe par le fait de s’autoriser à prendre conscience de sa puissance personnelle en acceptant notamment la responsabilité de sa propre expérience.
Une approche nouvelle de la liberté
Le psychothérapeute et auteur américain Irvin Yalom identifie 4 grandes angoisses existentielles chez l’Homme :
- La mort, c’est-à-dire la conscience de la finitude de son être et le néant. Selon Jaspers, l’acceptation de la mort est l’unique condition permettant de vivre de manière totalement authentique. Cela signifie donc une profonde acceptation de sa finitude. À ce titre, il a été constaté qu’un grand nombre de personnes ayant été confrontées à la mort, changent totalement leurs perceptions, leurs priorités et leurs comportements dans cette 2ème vie. Elles améliorent la qualité de leur présence à autrui. Elles apprécient les choses simples du quotidien. Notre mort nous confronte ainsi à nos motivations profondes, à nos rêves, et à nos défenses. Culturellement, la mort s’exprime dans les idéologies, mais aussi dans les mythes, les rituels et les monuments… La peur renvoie à l’évènement lui-même, à un après ou à la cessation de son être. Le deuil d’un proche peut donc être perçu comme un processus qui renvoie à sa propre mort. Quand « je perds un proche, un bout de moi se meurt ». L’impermanence est omniprésente. Ainsi, nous faisons quantité de deuils au quotidien. La mort rappelle les instants de vie qui passent.
- L’isolement fondamental, c’est-à-dire la séparation. Cela renvoie au rôle du lien dans notre vie. Ainsi, la manière dont nous créons les liens et entretenons nos relations interpersonnelles reflète cet enjeu existentiel.
- L’absence de sens, c’est-à-dire le vide existentiel. Cela renvoie à la volonté et à l’engagement. Le sens est trouvé lorsque l’on vit pleinement en accord avec ses valeurs existentielles (ou terminales). Alors, ces orientations affinent la trajectoire de vie, vers la réalisation d’une œuvre (entreprise, projets, association etc..), l’amour en se lien avec une personne spécifique (amour, famille…), la transcendance, en contribuant à une cause allant au-delà de soi. L’engagement dans des activités et réalisations en lien avec ses valeurs profondes permet à la fois de ressentir le sens mais aussi de connecter aux autres et incarner dans le monde. L’engagement connecté aux valeurs apaise donc de multiples leviers d’angoisse.
- La liberté, c’est-à-dire le besoin de structure et de repères. Cela renvoie à la responsabilité, celle d’accepter ses désirs, sa capacité et sa détermination à changer, à décider et à agir. La responsabilité n’est pas simplement le fait d’être quelqu’un de fiable, de confiance ou de mature. Il s’agit surtout du fait d’être créateur de sa vie, et ainsi assumer ses décisions, ses émotions, ses actes, ses prises de risques et leurs conséquences. La responsabilité est la clé de l’ « Empowerment ». Elle est une condition nécessaire à l’exploration de son potentiel et à la réalisation personnelle, si chère aux humanistes. Les accompagnants en approche Humaniste croient en la dignité humaine, en la perfectibilité de l’Homme et à son infinie capacité de transformation.
La liberté ou le manque de repères connus peut donc être angoissant. Cette angoisse nait dans le développement de l’enfant, dans l’expression de son besoin de structure et de limite. Les défenses associées à l’angoisse de liberté peuvent être le déni, la compulsion, la victimisation, la perte de contrôle, l’évitement, le non-choix, la procrastination, la création de règles, le déplacement par la projection ou encore la délégation de responsabilité à une autre entité (Dieu, le hasard, le karma, la culture, une personne…).
De manière paradoxale, nous comprenons que la véritable liberté commence par des choix qui structurent la pensée et le monde de l’individu en lui imposant un cadre et des limites. La liberté sans cadre est de l’errance. Ainsi, la liberté passe par la responsabilité, celle d’assumer ses choix, ses actes, et sa vie.
La décision peut être rationnelle (c‘est-à-dire en pesant les avantages et les inconvénients), volontaire (c’est-à-dire consciente et active), flottante (en laissant les circonstances décider par eux-mêmes), impulsive (drivées par les émotions et la réaction), ou encore basées sur la potentialité d’une amélioration dans le futur (c’est-à-dire en imaginant des objectifs à réaliser).
Décider, c’est faire des deuils. En effet, faire un choix, c’est aussi renoncer aux autres options. Ce deuil renvoie à la capacité à accepter la frustration. Pour l’enfant, comme pour l’adulte, cette acceptation reflète le processus de développement et de socialisation. Ainsi, la responsabilité est essentielle dans tout processus d’accompagnement. Elle permet au coaché d’explorer son potentiel et de se réaliser en tant qu’individu.
Ces angoisses existentielles nous questionnent sur notre temporalité, sur notre responsabilité, sur la manière nous entrons en relations, sur notre engagement dans la vie.
L’empowerment est donc un processus qui nous amène à faire face à ces angoisses, et à les résoudre de manière singulière, pour accepter d’être pleinement soi-même, en acceptant ses vulnérabilités, sa finitude, et en révélant ses forces et ses talents pour servir des causes porteuses de sens.
Comment pratiquer l’empowerment ?
La vocation du métier de coach est de favoriser l’empowerment. Le processus de coaching doit permettre au client de reprendre son autonomie et sa responsabilité. Les techniques permettent donc d’accepter pleinement les conditions que la vie propose au coaché pour apprendre de ces situations et révéler son potentiel.
Le Coaching Humaniste favorise l’Empowerment du coaché. Ainsi, le coach doit permettre au coaché d’atteindre ses objectifs, mais surtout de lui permettre de reprendre sa responsabilité et son autonomie en tant qu’entrepreneur de sa vie.
La puissance du coaching réside donc principalement dans la capacité à créer un espace de confiance, d’intimité et de sécurité, où le coaché peut explorer ses vulnérabilités et retrouver sa puissance personnelle. Ainsi, en se recentrant sur les ressources du présent, un nouvel espace de possibilités nouvelles peut alors émerger.
En coaching, la notion d’empowerment pourrait être défini par un processus d’apprentissage qui permet :
- D’affirmer sa propre autorité en assumant la responsabilité de ses pensées, de ses choix et de ses actions,
- De choisir d’offrir sa plus belle contribution au monde. Concrètement, cela signifie de choisir de mobiliser ses talents et ses compétences pour une cause ayant du sens.
L’« Empowerment » passe notamment par :
- La création d’un espace de confiance, de sécurité, de non jugement et d’authenticité mutuelle entre le coach et le coaché,
- La capacité à assumer sa responsabilité vis-à-vis de ses croyances, choix et actions,
- Le respect du potentiel du coaché,
- La capacité à se donner les moyens et ressources pour progresser et développer son potentiel.
L’empowerment ne se limite pas aux coachs en activité. En effet, à l’école de coaching, il est très fréquent que nous formions des dirigeants, des DRH, des managers pour développer la posture de manager coach afin d’utiliser les techniques et les outils du coach pour révéler le potentiel des collaborateurs en entreprise.
En effet, en entreprise, dans cette perspective de l’empowerment, le rôle d’un recruteur, d’un DRH ou d’un manager est donc essentiellement de pouvoir détecter les potentiels et de créer les situations professionnelles les plus adaptées entre les besoins de l’entreprise et l’épanouissement des collaborateurs. La fonction RH est donc essentiellement de savoir créer les conditions de l’empowerment, c’est-à-dire de celles qui permettront au collaborateur de grandir en autonomie et en responsabilité.
Pour développer les talents, les accompagnants doivent donc pouvoir identifier les motivations et les besoins des collaborateurs, mais aussi leurs talents, leurs capacités, leurs savoir-êtres, et leurs compétences ; pour identifier les environnements et les projets les plus adaptés pour favoriser l’empowerment individuel et collectif.
Pas de panique, l’assessment HOVTA permet de révéler les valeurs et les talents, tant au niveau individuel que collectif. L’outil se révèle très pertinent pour recruter, manager et coacher par les valeurs et le sens.
En entreprise, la dissémination des valeurs, le mentoring, le coaching et la formation sont des leviers positifs qui permettent de créer les conditions de l’empowerment individuel et collectif. De plus, le leadership motivationnel joue un rôle essentiel dans ce processus. Il peut aussi être appelé leadership inspirationnel ou leadership positif. Ainsi, il motive, inspire par le sens, fédére autour d’idéaux partagés, mobilise les énergies du collectif vers la réalisation des objectifs. De manière générale, le leader motivationnel fait preuve d’exemplarité. Il porte une réelle attention aux autres et reconnaît chacun des collaborateurs. Il se focalise sur le développement des collaborateurs et encourage l’empowerment, la prise de responsabilité et l’autonomie. Doté d’un fort esprit d’équipe, il inspire et fédère les équipes par les valeurs et le sens.
Ainsi, en entreprise, l’empowerment favorise l’émergence d’un leadership partagé et le développement d’une culture d’entreprise mature, saine et performante. Dans les stades organisationnels les plus développés en termes de maturité, un leadership humaniste se développe pour servir les enjeux sociétaux de notre époque.
Au niveau sociétal, l’empowerment permet l’émancipation sociale et la lutte contre la pauvreté en favorisant l’accès à de nouvelles opportunités par l’acquisition du pouvoir personnel qui passe par le renforcement de l’estime de soi, de la confiance en soi et en ses capacités pour oser prendre des initiatives pour sa propre vie.
Si vous souhaitez développer le potentiel de votre équipe ou apprendre le posture coach, alors contactez-nous.
Quelles sont les questions les plus fréquentes sur l’empowerment ?
Traduction de l’empowerment
Quelle est la traduction de empowerment en français ?
Le mot le plus adapté serait l’autonomisation ou la capacitation.
Le pouvoir d’agir
Qu’est-ce que le pouvoir d’agir avec empowerment ?
Il s’agit d’un pouvoir personnel qui est animé par la confiance en soi, en ses capacités et en ses compétences. Le pouvoir d’agir se manifeste lorsqu’il est animé par des motivations porteuses de sens. Il s’agit des valeurs.
La posture coach
Comment définir la posture coach ?
Il s’agit d’une posture neutre et bienveillante dans laquelle l’accompagnant favorise le développement du potentiel de son client par le biais de l’écoute, de la reformulation et le questionnement puissant. Les techniques du coach permettent de favoriser l’empowerment, l’autonomie et la responsabilité pour choisir l’orientation que l’on souhaite donner à sa vie.