Comment gérer le transfert en hypnothérapie ?

Plusieurs étudiants de l’École d’hypnose m’ont demandé récemment de revenir sur le concept de transfert et de contre-transfert appliqué au monde de l’entreprise et de la relation d’accompagnement. L’objectif de cet article est d’apporter un éclairage simple et pratique de ce phénomène psychologique complexe intervenant dans toute relation humaine significative. L’élaboration de cet article émane de ma propre pratique du coaching, de la thérapie brève et de l’hypnothérapie. Elle retrace donc mes apprentissages à la fois théoriques et pratiques. Ainsi, l’intention sous jacente du professionnel passionné est de permettre modestement au coach, au thérapeute, à l’étudiant d’aller plus loin soit en terme de formation, thérapie ou de supervision.

À l’Institut International de Coaching Humaniste (IICH), ces contenus sont intégrés de manière approfondie à nos programmes de formation en hypnose et en coaching. Et, pour ceux qui veulent aller plus loin, nous proposons notamment une formation de base en psychopathologie, et des supervisions de groupe et individuelles appliquées au coaching ou à la thérapie. Devenir plus conscient des enjeux inconscients interférant dans nos relations interpersonnelles est un processus libérateur et qui apporte à la fois responsabilité et une profonde paix intérieure. Belle lecture et très beau chemin intérieur !

Quelle est la définition de l’hypnothérapie ?

L’hypnothérapie est une thérapie brève d’orientation stratégique qui utilise l’état modifié de conscience pour glisser des suggestions à l’inconscient. Généralement, l’hypnothérapeute est formé à différents types d’hypnose : l’hypnose classique, l’hypnose Ericksonienne, l’hypnose humaniste et l’hypnose conversationnelle. Une thérapie brève se déploie le plus souvent sur 4 à 12 séances.

Qu’est-ce que le transfert ?

De Freud, à Lacan, en passant par Klein ou encore Racker, et plus récemment Tracy, plusieurs auteurs, psychanalystes et psychologues ont travaillé sur le concept du transfert. Les ouvrages sont complexes et font appel à un certain background à la fois en terme d’étude de la psychologie mais aussi de connaissance de soi.

Cet extrait du séminaire de Mélanie Klein réalisé en août 1951 sur « Les origines du transfert » (XVIIème congrès international de psychanalyse d’Amsterdam août 1951 in Revue française de psychanalyse, vol. XVI, n°1 p 204-2014) résume de manière synthétique les enjeux et fonctionnement du transfert

« Ainsi procède l’analyse : dès qu’elle ouvre les routes dans l’inconscient du patient, son passé (dans ses aspects conscients et inconscients) est graduellement ravivé. Par là est renforcé son besoin de transférer les expériences, les relations objectales et les émotions initiales, et elles se focalisent sur l’analyste ; ce qui implique qu’aux prises avec les conflits et les angoisses réactivées, le patient fait usage des mêmes mécanismes et des mêmes défenses que dans les situations antérieures » Mélanie Klein

Le transfert met en œuvre le processus de répétition inconsciente. Dans ses différentes phases de maturation, il s’accompagne souvent de mécanismes de défenses. Ces mécanismes de défense inconscients assurent l’intégrité du Moi. Ils permettent d’éluder les pulsions du ça. Ils permettent notamment de réduire l’angoisse liée aux conflits intérieurs. Le refoulement a pour fonction de réprimer une tendance jugée socialement dangereuse (agressivité, rage, pulsion sexuelle…). Cette tendance est alors rejetée hors du champs de la conscience. Il peut s’accompagner du déni, de la fuite, de l’agression ou dans le meilleur des cas de la sublimation.

Sigmund Freud définit le transfert comme :

« l’intégralité des phénomènes psychologiques et des processus reportés par les patients sur l’analyste et provenant d’autres relations d’objet antérieures ».

À ce titre, lorsque Freud étudie l’hypnose à la Salpêtrière, dans sa lettre adressée à Martha Bernays du 4 novembre 1885, il est possible d’observer l’intensité du transfert à Jean-Martin Charcot « Charcot est tout simplement en train de démolir mes conceptions et mes desseins. Aucun homme n’a jamais eu autant d’influence sur moi » Ainsi, tout le monde possède ainsi un inconscient et vit le mécanisme appelé transfert 🙂

Afin de saisir tout l’enjeu du transfert, il est selon moi essentiel de l’avoir éprouvé soi-même en thérapie ou en analyse. Alors, il est possible non seulement de le comprendre en profondeur mais aussi de manier son propre mécanisme de transfert avec un éclairage différent sans faux semblants ou de le réinvestir.

Nota : Dans ce document, bien que les postures de coaching et de thérapeute soient différentes, par souci de simplification pour le lecteur, j’utiliserai en alternance le mot patient ou client pour renvoyer à la personne qui fait la demande d’accompagnement et thérapeute ou coach à la personne qui traite cette demande.

Quels sont les exemples de la manifestation du transfert ?

Voici quelques exemples de manifestation de transfert :

>> À l’échelle de l’individu :

>> Dans le processus d’accompagnement :

>> En entreprise :

Dans cette répétition inconsciente, le sujet « choisit » inconsciemment les acteurs et les situations qui vont lui permettre inconsciemment de revivre ce scénario originel. Chaque acteur choisi peut avoir certaines prédispositions de par ses propres blessures ou son propre inconscient. L’inconscient collectif travaille dans tout groupe. Les figures archétypales (modèles de comportements inconscients) demandent à être incarnées comme dans un conte ou un film.

Fondamentaux de l’accompagnement : Comment se passe l’hypnothérapie ?

Comment analyser la demande en hypnose Ericksonienne?

À la base d’une thérapie, il y a une demande. Elle part d’un point de départ qui est souvent d’une souffrance, d’une difficulté rencontrée ou d’un symptôme.

Selon les approches thérapeutiques, il existe plusieurs modes d’interprétations du symptôme :

Approche personnaliste :

o Biologique : Le symptôme est perçu comme l’indicateur d’un dérèglement biologique. L’objectif est d’associer un symptôme pathologique à une maladie d’origine organique afin de la traiter sur un mode pharmacologique, technique ou médical.

o Psychanalytique : Le symptôme est une formation de l’inconscient. Le psychisme du sujet est soumis à une partie profonde appelée l’inconscient et où sont stockées ses pulsions, désirs refoulés. L’inconscient possède un langage spécifique et des mécanismes spécifiques. Le symptôme parle donc d’un « conflit » entre le conscient et l’inconscient du sujet. L’objectif est de mettre à jour les mécanismes de l’inconscient. C’est la relation singulière du transfert (et contre-transfert) analysant/analyste qui va être le moteur de la thérapie.

Approche comportementale : Le symptôme est le résultat d’un schéma de pensée inconscient dysfonctionnel (pattern), d’un train de pensée qui filtre la réalité de manière inadaptée (croyances…) ou un apprentissage dysfonctionnel. L’objectif de la thérapie est donc de collaborer de manière active et méthodique pour dépasser les apprentissages et cognitions dysfonctionnelles ayant créé le symptôme.

Approche interactionniste ou systémique : Le symptôme est perçu comme une communication non efficiente dans le système auquel appartient le patient. L’objectif est d’amener le système auquel appartient le patient à retrouver un équilibre sans les troubles du patient

Approche Humaniste : Le symptôme est un initiateur d’évolution. Il est une étape qui demande à être dépassée en donnant du sens et en valorisant le potentiel de ressource de la personne. L’objectif de l’accompagnement est de développer le potentiel fondamentalement bon et maturatif du client, l’aider à se découvrir et à s’épanouir, lui redonner sa capacité de décision et d’auto-détermination.

La demande est à la fois verbale, para verbale et non verbale. C’est souvent la demande indirecte qui fera le véritable objet de la thérapie. Souvent, il existe un rideau entre la demande initiale et le véritable enjeu qui est caché. La demande est fondamentale. En psychanalyse, c’est l’adresse à un autre dont il serait attendu quelque chose. C’est elle qui met le sujet au travail en thérapie.

« Lacan marque la différence entre la demande, le besoin et le désir. Par sa simple formation, la demande transforme le besoin. La demande quant à elle est avant tout une demande d’amour. Le besoin est relatif à ce que l’on donne. La demande est relative à qui donne. Le désir est le reste de la soustraction du besoin à la demande » (Extrait du dictionnaire de psychiatrie de P. Juillet)

Ainsi, ces définitions laissent percevoir tous les enjeux de la thérapie dans la dialectique du désir, du transfert et des formations de l’inconscient.

Ainsi, sans demande, il n’y a pas de thérapie.

Cette demande peut-être de plusieurs types :

Formelle ou objective : « Je veux arrêter de fumer en sortant de chez vous »

Formelle indirecte : « J’en ai marre de souffrir. Je ne sais plus quoi faire. J’ai besoin d’aide…»

Indirecte (réelle ou forcée ) : « Mon chef m’a dit de venir vous voir car il paraît que je ne sais pas gérer mes priorités… »

Apparemment inexistante : « Je ne sais pas pourquoi je viens… On m’a dit que cela pourrait me faire du bien…»

Les premiers entretiens ont pour vocation d’analyser cette demande, de la formaliser et de vérifier la motivation et l’engagement du patient dans la thérapie ou dans le processus d’accompagnement. Outre l’alliance thérapeutique, la motivation et l’engagement du patient/client sont des facteurs essentiels pour la réussite de la thérapie ou de l’accompagnement.

Quel est le lien entre les blessures et les schémas relationnels répétitifs ?

Dès lors, durant le processus thérapeutique (voire d’accompagnement), la répétition d’une mise en scène se rejoue. Elle se reproduit dans la plupart des relations interpersonnelles du patient. Cette mise en scène est liée à des blessures, des douleurs et des souffrances passées.

On distingue 5 blessures principales :

C’est comme si le patient rejouait sans cesse le même film en changeant les décors et les acteurs, mais le scénario, lui, demeurait inchangé depuis la petite enfance. Le patient rejoue inconsciemment la scène de sa blessure originelle dans sa dimension émotionnelle, affective et cognitive. On parle de « pattern » ou de schéma cognitif et comportemental.

La position du thérapeute (ou du coach) n’est pas neutre. Dès le premier entretien clinique, le scénario inconscient est amorcé. Ce premier entretien est comme le « Teaser » ou la bande annonce du film (drame) qui va se dérouler durant les séances. Le patient va rejouer ce théâtre intérieur marqué par ses difficultés psycho-affectives, et orchestré de manière inconsciente. Ainsi, il va répéter des schémas inter-relationnels liés à son histoire de vie (émotions, sentiments, comportements, ambitions, jugements, valeurs et croyances…). Parfois, des schémas de loyautés inconscientes se répètent au sein même de la famille. On parle de problématiques trans-générationnelles. De manière pragmatique, c’est la répétition de suggestions, de croyances, de non-dits véhiculés d’une génération à l’autre et ayant une incidence inconsciente sur les comportements de la génération suivante.

Les enjeux de cette répétition se font à un niveau inconscient dans la non résolution de conflits psychiques. Ces conflits dans l’appareil psychique apparaissent dans les stades de développement de l’enfant (généralement positionné entre 0 et 5 ans). Ainsi, la gestion de ce conflit psychique se traduit notamment par une structure psychique : psychose, perversion, névrose obsessionnelle, hystérie, état limite… La définition des frontières de ces structures a beaucoup évolué comme l’on peut le constater en parcourant par exemple le DSM V (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), de l’APA (American Psychiatric Association), ou le CIM-10 (Classification Internationale des Maladies) de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Parfois, en séance, une catharsis peut se produire. Il s’agit d’une décharge émotionnelle forte résultant de la résolution d’un conflit à un niveau inconscient.

Dans ce théâtre intérieur, par la simple demande et la rencontre, le thérapeute (ou le coach) est investi d’un rôle inconscient. Durant les premiers entretiens, il est possible de dégager du transfert, un mode de relation préférentiel, un type de personnalité, un engagement à changer (ou pas) dans la thérapie. Le thérapeute va utiliser ce transfert pour aider le patient à dégager de nouvelles compréhensions, de nouvelles opportunités, de nouvelles options. L’espace thérapeutique est un espace singulier dans un espace-temps sacré. Le patient y découvre du sens. Il accepte, prend conscience, se bat, il répare. Le thérapeute est en quelque sorte le gardien du processus. Selon les cadres de référence thérapeutiques, il peut apporter un soutien plus ou moins important.

Comment créer un cadre thérapeutique qui favorise le changement ?

Dans la thérapie, il ne s’agit pas de rejouer la blessure mais de permettre au patient de réaliser un changement de perception, de réparer des blessures, de mieux les accepter ou de faire face aux situations avec une plus grande résilience. L’espace thérapeutique fixe un cadre externe qui va progressivement ré-agencer le cadre interne (émotionnel, affectif, cognitif et comportemental) du patient.

Le cadre de l’entretien clinique est marqué par des repères temporels et spatiaux et par des règles spécifiques. Voici quelques items importants :

Selon les personnalités et les phases de la thérapie, le patient peut palper les limites et le cadre. Il peut arriver en retard ou en avance. Il peut tenter de négocier un tarif. Il peut oublier une séance. Il peut tenter de faire dériver la relation de thérapie sur un autre registre comme celui de l’amitié. Il peut offrir un objet au thérapeute. Il peut casser un objet par mégarde. Tous ces comportements de palpation du cadre reflètent les dynamiques intérieures inconscientes qui opèrent dans le monde intérieur du patient. Le thérapeute est conscient de ces dynamiques et tests inconscients.

Quels sont les rôles et les fonctions du thérapeute ?

Comme le fait remarquer Hyppolite Bernheim, l’un des pères de l’hypnose, la psychothérapie est l’art du soin par la suggestion. Le thérapeute porte une grande responsabilité. En effet, selon ses modes d’interventions, il peut être responsable d’enjeux qui se révèlent irréparables pour le patient le condamnant à la répétition et au non sens. Le thérapeute doit permettre par son intervention de provoquer de nouvelles perceptions chez son patient, de lui permettre d’accéder à une liberté nouvelle en acceptant notamment ses propres responsabilités. Il doit permettre au patient d’actualiser ses modes de fonctionnement. C’est à dire de passer à la version 2.0 ou 3.0 de son automate inconscient. Il peut également permettre au patient de changer ou de mieux vivre avec ses symptômes qui prennent alors du sens dans l’existence du patient.

Le thérapeute possède un rôle et des fonctions très particulières :

Ainsi, le thérapeute doit savoir créer un espace de confiance et de sécurité favorisant le transfert. Il doit pouvoir accueillir, voire encaisser le transfert du patient sans se laisser submerger et se perdre dans les mécanismes psychologiques du patient. Il doit savoir se remettre en question et rester en position d’accueil et d’ouverture. Pour ce faire, il doit avoir fait un travail important sur lui-même en psychothérapie. Il s’appuie sur ses modèles cliniques de références. Il est supervisé notamment dans ses difficultés et dans l’analyse de ses contre-transferts.

>> Nota : Pour les novices intéressés par ces thématiques, je recommande vivement la série « En analyse » / « In Treatment » avec Gabriel Byrne qui reflète avec brio les enjeux propres à la fonction de thérapeute ainsi que les exigences du métier tant dans le cabinet de thérapie qu’en dehors : supervision et hygiène de vie personnelle.

Pourquoi consulter un hypnothérapeute ?

Les raisons pour consulter un hypnothérapeute sont multiples. Certains patients souhaitent simplement apprendre à mieux se connaître pour développer leur potentiel. Ainsi, il aborde la thérapie sous un angle différent en s’inscrivant dans une approche qui se déploie sur la durée. Et, ils choisissent l’hypnothérapie telle que nous la pratiquons à l’IICH car elle intègre plusieurs cadres de références (clinique, cognitif comportemental, systémique et maïeutique). Ainsi, avant de mobiliser les ressources de l’inconscient, les hypnothérapeutes que nous formons prennent un temps pour comprendre la demande du patient et ses enjeux. Ainsi, durant la thérapie, le patient pourra explorer différentes perspectives pour se libérer de symptômes, de croyances limitantes et de schémas relationnels et révéler son plein potentiel. D’autres personnes viennent en thérapie pour se libérer d’une souffrance ou d’un problème très spécifiques comme les crises d’angoisse, le stress, les insomnies, les phobies, les addictions au tabac ou encore l’énurésie pour les enfants… Les bienfaits de l’hypnothérapie sont très variés. La première séance que l’on appelle l’anamnèse permet de savoir si l’hypnothérapie est l’approche la plus adaptée pour traiter la problématique. Ainsi, le thérapeute peut alors estimer un nombre de séance pour l’accompagnement hypnotique en thérapie brève.

Le transfert du client en hypnothérapie

Dans le transfert, le patient ou client va investir le thérapeute de désir, de rêves, de fantasmes. Il va également déployer des mécanismes de défense : refoulement, déni, duel… Il va tester le thérapeute ou chercher ses failles. Il va tenter de trouver les failles dans les techniques thérapeutiques pour se conforter dans son schéma de croyances, de sabotage ou d’échec. Il va palper le cadre. Il va projeter des émotions, des sentiments, des pulsions. Il va occulter les véritables enjeux de la situation. Il va tenter d’éviter la douleur de la répétition de la blessure. Il va déplacer des attitudes d’un personnage de sa vie au thérapeute ou la situation thérapeutique. En bref, le patient rejoue son histoire et y implique son thérapeute comme un personnage sur lequel il projette son transfert.

L’expression du transfert peut varier. Par exemple, elle peut s’exprimer sous la forme d’un clivage comme l’idéalisation de type fusionnel (amour) puis d’évoluer vers une forme de duel visant à détruire l’autre de manière symbolique. L’inconscient possède une logique et un langage différent de celui du conscient. Il s’exprime par exemple par symboles, rêves, lapsus, actes manqués.

Le contre-transfert (de l’hypnothérapeute, du thérapeute, du psychiatre, du psychologue ou de l’accompagnant)

Dans son livre « Transfert et Contre-transfert : Etudes sur la technique », le psychanalyste argentin Heinrich Racker définit le contretransfert ainsi :

« Tout comme l’ensemble des images, des sentiments et des pulsions de l’analysant envers l’analyste, en tant qu’ils sont déterminés par son passé, est appelé névrose de transfert, de même l’ensemble des images, des sentiments et des pulsions de l’analyste envers l’analysant, tant qu’ils sont déterminés par son passé (comprenant son analyse), est appelé contre-transfert, et son expression pathologique pourrait être désignée comme névrose de contre-transfert » – Heinrich Racker

Le transfert implique un contre-transfert chez le thérapeute. Il s’agit d’une activité intuitive, émotionnelle, affective voire pulsionnelle du coté du thérapeute et en réaction au transfert du patient.

Le thérapeute est donc confronté à ses propres mécanismes. Mais, ayant déjà réalisé l’expérience de la cure ou d’une psychothérapie, il peut en avoir conscience. Ainsi, il peut observer les modalités du transfert (mécanismes d’investissement affectif et psychique du patient envers le thérapeute) et du contre transfert (mécanismes activés par l’analysant chez l’analyste) pour guider la thérapie. Il ne s’agit pas de rentrer dans le mécanisme du sujet en facilitant la répétition mais en créant du neuf à partir de cette relation singulière.

Dans le cadre de l’analyse, le soutien peut être plus accentué lorsque le transfert est très fort, et le patient va vers un transfert à l’Analyse elle-même. Cela parle alors du Désir de l’analyste.

Dans son séminaire sur les psychoses (Livre III), Lacan décrit les principes de l’analyse et des mécanismes transférentiels :

« Il s’agit pour lui (l’analyste) de ne pas s’identifier au sujet, d’être assez mort pour ne pas être pris dans la relation imaginaire, à l’intérieur de laquelle il est toujours sollicité d’intervenir, et de permettre la processive migration de l’image du sujet vers le S, la chose à révéler, la chose qui n’a pas de nom, qui ne peut trouver son nom que pour autant que le circuit s’achèvera directement de S vers A. Ce que le sujet avait à dire dans son faux discours trouvera d’autant plus facilement un passage que l’économie de la relation imaginaire aura été progressivement amenuisée » Jacques Lacan

Il s’agit donc pour le thérapeute, d’utiliser le contre-transfert comme un matériau thérapeutique. Il peut ainsi après analyse percevoir un morceau du monde intérieur du patient. Il peut en position méta (avec recul) questionner et analyser ce contre-transfert qui lui permet souvent de cerner les enjeux sous jacents inconscients à la relation. Alors, en supervision, il formule des hypothèses pour clarifier ce qui se passe en lui et dans la relation. Cela lui offre ainsi l’opportunité de comprendre, identifier, percevoir et intégrer ce qui se joue dans la thérapie du patient. S’il réagit de manière impulsive au contre-transfert, il peut subir les enjeux sous jacents inconscients, et ainsi freiner les avancées du patient voire même les bloquer dans le cas d’une rupture de la relation thérapeutique. Cet exercice nécessite un recul sur soi, sur la relation et une connaissance des mécanismes en jeu dans le relation. Ainsi, le thérapeute ne doit pas se laisser happer par ce contre-transfert mais prendre du recul. Au delà de l’auto-analyse, cela passe par connaître ses propres blessures et ses propres mécanismes et les avoir travailler en thérapie et bénéficier d’une supervision.

Les questionnements de l’hypnothérapeute

Quand la relation est suffisamment mature et l’alliance thérapeutique solide, il est possible de questionner le transfert. Ces questionnements et les réponses (verbales, non verbales et silences) représentent souvent des charnières dans l’accompagnement thérapeutique.

En voici quelques exemples :

Il est important de prendre particulièrement attention au degré de maturité de la relation thérapeutique et à l’impact du para verbal et du non verbal dans la formulation de telles questions. Tout peut être dit selon le degré de confiance dans la thérapie. Le thérapeute doit être également suffisamment solide pour canaliser et catalyser les réactions de son patient notamment lorsqu’il le confronte. Rappelons-le : l’espace thérapeutique est un espace de réparation où le vieux décor peut tomber en s’accompagnant de doutes, d’une sensation de vide et où la mise en scène peut changer. Il s’agit de savoir accompagner et gérer ces phases de la relation thérapeutique avec le soutien approprié.

Si vous êtes coach, vous êtes aussi confronté à ce phénomène transférentiel. En coaching, nous appelons ses effets le processus parallèle.

Quels sont les dangers de l’hypnose pour l’accompagnant ?

Souvent, cette question est plutôt orientée vers le patient. Aussi, de prime abord, elle peut être surprenante. Pourtant, l’état d’hypnose influe sur la relation d’accompagnement. Ainsi, le praticien doit être conscient des singularités de l’accompagnement en hypnose. En effet, l’hypnose accentue et intensifie les processus émotionnels et sensoriels. De même, elle accélère et facilite le transfert. Il est ainsi essentiel pour les thérapeutes que nous formons à l’hypnose de comprendre l’importance de ces phénomènes dans la relation et leurs impacts vis à vis des objectifs du client.

Ainsi, dans nos cursus de formation en hypnose et en coaching, nous proposons au format à la carte en bases de psychopathologie et aussi des cycles de supervision de la pratique en hypnothérapie et en coaching.

Comment choisir sa formation en hypnothérapie à Lyon, Bordeaux, Paris ou Marseille ?

Il existe plusieurs écoles de formation en hypnose. La singularité de notre école d’hypnose est de former des petites promotions pour assurer la qualité et la profondeur de l’enseignement. Chaque inscription est précédée de deux entretiens : l’un pour valider les motivations du candidat et l’adéquation du projet avec les formation ; l’autre avec l’une de nos psychologues pour valider la capacité à travailler sur soi, en groupe et apprendre en format intensif. Nous ne formons pas seulement à l’hypnose mais aussi à l’approche spécifique de la thérapie brève. C’est pour ces singularités de l’IICH que les étudiants viennent des 4 coins de France.

Chaque année, nous formions 3 promotions en hypnose : hypnose classique, hypnose Ericksonienne, et hypnose conversationnelle. Désormais, nous ne formons plus qu’à l’autohypnose et à l’hypnose conversationnelle.

Si cet article vous a plu, nous vous recommandons la lecture du livre :

Vous pouvez aussi participer à la formation bases de psychopathologie qui permet de comprendre les enjeux des relations humaines.

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