Le dictionnaire du Larousse décrit l’Humanisme comme « Une philosophie qui place l’homme et les valeurs humaines au-dessus de toutes les autres valeurs ; et un mouvement intellectuel qui s’épanouit surtout dans l’Europe du XVIème siècle et qui tire ses méthodes et sa philosophie de l’étude des textes antiques ».
L’humanisme place la dignité humaine dans un pouvoir illimité de métamorphose. Cette dignité est inhérente à tout homme.
Au XVIème siècle, nous imaginons bien les conséquences éthiques, politiques, juridiques et sociales d’une telle pensée. Aujourd’hui, cette définition de l’Humanisme reste très actuelle face aux mutations multiples auxquelles est confronté l’homme à notre époque.
Historiquement, cinq formes d’humanisme se sont déployées successivement :
- Un premier Humanisme est basé sur des fondations chrétiennes en valorisant la personnalité. Les personnages marquants historiquement ce courant sont Boèce, Saint-Thomas D’Aquin, John Locke et Kant. Boèce est le premier à aborder le concept de personne et d’humanité. Saint-Thomas, lui, complète cette notion de personne en y associant la liberté. En ce sens, la personne désigne l’individualité d’un être libre de choisir, en tant qu’il est capable de raisonnement et de délibération John Locke ajoute à cette notion de personne, la notion de Conscience de soi. Cela signifie un être qui identifie ses actes et ses pensées comme étant les siens. La définition Kantienne influence fortement le XIXème et XXème siècle. Pour lui, la personne est un être de Raison. La loi morale est fondatrice de la Liberté. C’est donc la personnalité, c’est-à-dire la capacité à agir de manière libre et autonome, qui confère aux « êtres raisonnables » leur dignité. Pour ce premier courant humaniste, un homme est une personne, si cet homme a des interférences rationnelles, qu’il possède la capacité d’agir librement et qu’il est conscient de ses actes et pensées.
- Un Humanisme visant à réaliser un homme complet en développant ses facultés. C’est le courant qui est porté par la Renaissance. Elle a tendance à séparer les hommes accomplis (ou cultivés), des hommes non accomplis (ou incultes). À cette époque, on observe un clivage entre les hommes mais aussi entre les disciplines permettant d’accéder à cet accomplissement. D’un côté, les Lettres (philosophie, rhétorique, dialectique, grammaire…) sont la voie royale pour s’accomplir. Puis, progressivement, elles sont concurrencées par les sciences (mathématiques, arithmétique, géométrie, physique, chimie, musique, astronomie…). François Rabelais fera le pont entre ces disciplines. Cette période est marquée par un Humanisme intérieur. Pendant la Renaissance, l’Homme s’humanise donc par la culture ; c’est dire ici l’instruction et l’éducation. De cette vision idéale sont nés l’Humanisme social inspiré notamment par Karl Marx et l’Humanisme libéral ou pragmatique de Ferdinand Schiller.
- Un Humanisme de type social. Il est l’héritage direct de la « période des Lumières » en France et en Allemagne. C’est un courant notamment marqué par la pensée Marxiste. Il s’agit d’émanciper les hommes des croyances religieuses qui sont perçues comme un asservissement de l’Homme. Jusqu’alors, dans l’idéal Humaniste, l’épanouissement spirituel des hommes est dé-corrélé des conditions matérielles. Cet humanisme social met, lui, les conditions matérielles au cœur de sa pensée, et au service de l’idéal. Pour Marx, il s’agit de définir une organisation sociale favorisant l’émergence d’individus complets (au sens humaniste du terme). Ainsi, les facultés et les aptitudes sont développées par un travail qui humanise. Les conditions de l’émancipation et l’accomplissement individuel passent par le collectif.
- Un Humanisme libéral ou pragmatique qui est initié par Ferdinand Schiller (1864-1937) en Angleterre. Cet Humanisme a pour vocation de contrecarrer les contradictions des courants précédents par l’inclusion. En effet, pour l’auteur, l’appartenance à une école de pensées à tendance à favoriser la loyauté aux croyances et orientations majoritaires de ce groupe. Le nouveau membre du groupe sacrifie donc une partie de lui-même pour appartenir au groupe et y être intégré. Schiller pose indirectement les premières bases des principes systémiques et leurs conséquences pour les groupes. On prend conscience que cette pensée touche à tous les regroupements humains : sociaux, religieux, politiques, philosophiques, psychologiques… Ce contrat est toujours actuel dès qu’il y a formation d’un groupe d’appartenance. Ce courant centre sa pensée sur les intérêts majoritaires d’un groupe permettant d’adopter des règles de fonctionnements communs. Schiller définit donc une théorie qui part de l’Homme pour définir des valeurs fondamentales : le juste, le vrai, le bien. Progressivement, il creuse un écart avec la pensée rationaliste dépersonnalisée. Pour ce courant, le critère Humanisant est la satisfaction des intérêts du plus grand nombre. On observe très nettement la dimension démocrate de l’Humanisme. Cependant, il différencie également de ce qui est utile de ce qui vaut en termes de moralité. L’utilité et l’intention morale ne sont pas toujours corrélées.
- L’Humanisme renvoyant à la dignité Humaine, inhérente à tout homme. Jean Pic de La Mirandole expose cette capacité de métamorphose comme celle de l’union au divin. Montaigne, lui est plus modéré, plus laïc dans le sens où il définit cette grandeur de l’Homme dans une contexte plus vaste. La puissance de métamorphose de l’Homme n’a pas d’orientation particulière. Elle peut s’exprimer dans tous les domaines. L’Homme est digne au sens où il peut explorer durant son existence des formes diverses et variées. Montaigne parle ici de « Forger son âme au lieu de la meubler ». Ainsi, la grandeur de l’Homme c’est de pouvoir s’adapter en fonction des conditions de la vie. C’est une agilité, une ouverture et une flexibilité intérieure permettant à l’Homme de se transformer dans les épreuves de la vie. Cette sagesse implique un rapport ouvert et bienveillant au monde et à autrui. En effet, pour Montaigne, c’est l’autre dans son altérité qui permet de développer cette capacité de transformation. Ainsi, on « emprunte à l’autre ce qui nous manque pour comprendre une idée, réussir une opération, adopter une règle de vie ». On sculpte sa cervelle en la « frottant contre celle d’autrui ». Ainsi, fondamentalement, le degré d’ouverture d’un individu dépend de sa capacité d’imagination. Dans cet humanisme qui fédère, l’ouverture est une clé de transformation. Elle rassemble, accompli, libère. Cette capacité appartient à tout homme. Chaque homme « porte la forme entière de l’humaine condition ».
En résumé, l’Humanisme est la croyance selon laquelle l’Homme possède une nature unique, foncièrement différente de tous les autres animaux et de tous les autres phénomènes. Aujourd’hui, les principes humanistes doivent intégrer une dimension universaliste en réintégrant l’Homme dans son écosystème afin de répondre aux enjeux environnementaux et du climat.
Historiquement, on distingue trois formes d’expression de l’Humanisme :
- Humanisme libéral : la nature sacrée de l’humanité réside dans l’individu. L’intention de cœur donne sens au monde et est la source de toute autorité éthique et politique. Il s’agit donc de protéger la liberté individuelle fondamentalement bonne ». Les commandements sont les « droits de l’Homme ».
- Humanisme social : La nature de l’humanité réside dans le collectif. L’humanisme socialiste prône l’égalité.
- Humanisme évolutionniste : L’humanité possède un potentiel d’évolution. Il s’agit donc de favoriser le dépassement et de permettre à l’homme de devenir le meilleur de lui-même.
Ainsi, pour un Humaniste moderne, il s’agira d’accueillir l’Homme dans toutes ses facettes avec notamment ses ambivalences, de manière à en révéler le potentiel individuel et collectif. Ce potentiel de maturation est intrinsèquement positif. Cette intelligence peut se mettre au service du collectif pour répondre aux challenges de notre époque. Ce potentiel se développe par l’introspection, la collaboration et l’action.
L’ambition du coaching humaniste est de révéler le potentiel humain en favorisant la performance, l’épanouissement et le sens. Pour cela, le coaching humaniste intègre les 4 grands cadres de références en coaching (clinique, cognitif comportemental, systémique et maïeutique) et ses 2 approches : constructiviste et phénoménologique.