Comment établir un contrat de coaching ? Quels sont les types de contrat en coaching ? Quand doit-on réaliser contrat bipartite ou tripartite ? Pas de panique. Nous répondons à ces questions dans cet article.
Définition du contrat de coaching
Le contrat est la référence qui sert de fondement pour l’accompagnement en coaching. Il inclue notamment s’il s’agit d’un contrat bipartite ou tripartite. Il intègre le contexte et l’analyse de la demande, la formalisation des objectifs, le descriptif du processus, les moyens mis en oeuvre, les méthodes, contenus des séances et modalités d’accompagnement, la logistique : le lieu, le tarif, la durée de séances, les modalités de paiement, et les clauses de confidentialité.
Dans le cadre du référentiel des 8 compétences du coach de l’International Coaching Fédération, le coach doit maîtriser la compétence n°3 : Définit et maintient les contrats. Ainsi, le coach « est le partenaire du client et des parties prenantes pour définir des contrats clairs concernant la relation de coaching, le processus, les plans et les objectifs. Conclut des contrats pour l’ensemble du processus de coaching ainsi que pour chaque séance de coaching ».
Plusieurs marqueurs permettent dévaluer la compétence de manière objective :
3.1. Explique ce qu’est et ce que n’est pas le coaching, et décrit le processus au client et aux parties prenantes
3.2. Aboutit à un accord sur ce qui est ou n’est pas approprié dans la relation de coaching, sur ce qui est ou n’est pas contenu dans le contrat proposé, ainsi que sur les responsabilités du client et des parties prenantes
3.3. Aboutit à un accord sur les lignes directrices et les paramètres spécifiques de la relation de coaching tels que la logistique, les tarifs, le calendrier, la durée, la résiliation, la confidentialité et la participation d’autres acteurs
3.4. Est en partenariat avec le client et les parties prenantes pour définir le plan global de coaching et les objectifs
3.5. Est en partenariat avec le client pour s’assurer de l’affinité entre le client et le coach
3.6. Est en partenariat avec le client pour identifier ou reconfirmer ce qu’il veut accomplir pendant la séance
3.7. Est en partenariat avec le client pour définir ce qu’il estime devoir aborder ou résoudre pour accomplir ce qu’il souhaite durant la séance
3.8. Est en partenariat avec le client pour définir ou reconfirmer les indicateurs de succès du cycle de coaching ou de la séance
3.9. Est en partenariat avec le client pour gérer le temps et l’objectif de la séance
3.10. Poursuit le coaching vers le résultat souhaité par le client, sauf indication contraire du client
3.11. Est en partenariat avec le client pour terminer la relation de coaching d’une manière qui valorise cette expérience
Durant l’accompagnement, le coach doit pouvoir démontrer sa maîtrise de la compétence relative aux contrats. Ainsi, il doit être capable de réaliser un contrat pour un processus de coaching, mais aussi définir un contrat de séance avec des objectifs et des indicateurs de mesure de la réussite. En cours de séance, si besoin, il doit être capable de rédéfinir les objectifs et de la recontractualiser pour servir au mieux son coaché. Enfin, en fin de séance, il dresse un bilan des prises de conscience et des avancées dès l’atteinte des objectifs en valorisant le travail réalisé.
Si vous souhaitez en savoir plus sur le contrat en coaching, nous vous recommandons notre podcast dédié sur le site de l’International Coaching Federation : Comment la manière d’établir le contrat de coaching peut vous permettre de gagner en impact en coaching ?
Le contrat bipartite
Un contrat bipartite est un contrat qui engage le coach et son coaché. Dans ce cas spécifique, le commanditaire de l’action de coaching (c’est-à-dire celui qui contractualise et paye le coaching) est aussi le coaché (c’est-à-dire celui qui bénéficie de l’accompagnement). Dans le cadre d’un coaching de vie (ou Life coaching), le contrat est le plus souvent bipartite. Ainsi, le coaché peut envisager d’explorer les possibles sans se préoccuper du cadre de l’entreprise. Dans le cadre d’un coaching de vie, il peut par exemple envisager de quitter son emploi actuel et poser sa démission. Dans le cadre d’un coaching tripartite contractualisé par l’employeur du coaché, le coach ne pourra développer le potentiel du coaché que dans le cadre de l’entreprise. Ainsi, si le coaché décide de quitter son entreprise, alors le coach aura échoué dans l’accompagnement. Il devra résoudre cette problématique éthique de manière adaptée en respectant le cadre du contrat de coaching.
Convention, accord ou contrat tripartite
Un contrat tripartite est un contrat qui engage trois parties différentes. En coaching, un contrat tripartite engage le commanditaire (c’est-à-dire celui qui contractualise et paye l’action de coaching), le coaché (qui est le bénéficiaire de l’action de coaching) et le coach (qui réalise l’accompagnement du coaché et qui rendra des compte au commanditaire). Le contrat formalise l’accord entre les parties. Comme dans un coaching, le coach formalise les séances de coaching qu’il réalisera avec le coaché. Cependant, dans le cadre du contrat tripartite, le coach pourra envisager un processus se déroulant par étape avec notamment la contractualisation des objectifs tripartites, puis un point intermédiaire tripartite sur les avancées, et enfin un bilan tripartite sur l’atteinte des objectifs et la mise en oeuvre de plans d’actions pour garantir l’autonomie. Dans le contrat tripartite, les modalités d’accompagnement son décrites de manières spécifiques et détaillées. Il s’agit pour le coach d’envisager les différentes possibilités pouvant mener à une interruption du processus ou une problématique. Ainsi, il pourra intégrer différentes clauses. Généralement, ces clauses s’améliorent avec le temps avec l’expérience du coach. Ainsi, lorsqu’il rencontre une difficulté, il peut l’aborder dans son espace de mentoring et de supervision avec son superviseur. Ainsi, il envisage ses causes et élabore des solutions. Il peut alors imaginer différentes possibilités pour améliorer le contrat de coaching.
Exemples de clauses du contrat commercial (modalités, travail en séances, logistique et transport, distribution des responsabilités, confidentialité…)
Pour se rappeler des leviers fondamentaux de l’accompagnement en coaching, je fournis à mes étudiants l’acronyme P.C.R (devenu malheureusement célèbre avec la crise sanitaire) pour Processus, Contenus, Relation. Il est valable pour le contrat mais aussi pour l’accompagnement lui-même. Le coach accompagne toujours sur ces trois leviers. Aussi, les clauses du contrat peuvent concerner à la fois le processus de coaching, les contenus des séances de coaching, mais aussi la relation de coaching. Par ailleurs, le contrat peut décrire les différentes modalités pratiques avec la logistique, le prix des séances, le lieu d’intervention, les modalités de paiement, les clauses d’annulation, les clauses de confidentialité, le rappel de l’éthique et de la déontologie métier… Enfin, la signature du contrat permettra de débuter l’accompagnement en coaching. Il s’agit pour le coach de penser à tous les évènements pouvant se produire dans le cadre de l’accompagnement. En cas de difficulté, le document de référence est le contrat. Ainsi, il s’agira de revenir au contrat. Un contrat sécurise les parties. Aussi, il définit les responsabilités et les engagements des partis. Plus le contrat est détaillé, plus l’accompagnement sera fluide. En effet, la clarté du cadre de l’accompagnement facilite la qualité et la puissance du coaching.
Le contrat relationnel
En coaching, il existe donc un document contractuel formalisé qui garantit le cadre de l’accompagnement. Cependant, il existe aussi un contrat relationnel. Il est tout aussi essentiel pour garantir la qualité de l’accompagnement. Il se réfère à l’alliance entre le coach et le coaché. À ce titre, le référentiel des 8 compétences du coach l’ICF définit la compétence 4 : Développe un espace de confiance et de sécurité.
Ainsi, le coach « est en partenariat avec le client pour créer un climat de sécurité et de soutien, qui permette au client de s’exprimer librement. Maintient une relation de respect mutuel et de confiance ».
Plusieurs marqueurs permettent dévaluer la compétence de manière objective :
4.1. Cherche à comprendre le client dans son contexte, pouvant inclure son identité, son environnement, ses expériences, ses valeurs et ses croyances
4.2. Fait preuve de respect pour la « personne client », ses perceptions, son style, son langage et adapte son coaching en conséquence
4.3. Reconnaît et respecte la singularité des talents, des idées et du travail du client dans le processus de coaching
4.4. Fait preuve de soutien, d’empathie d’attention envers le client
4.5. Reconnaît et favorise l’expression des sentiments, des perceptions, des préoccupations, des convictions et des suggestions du client
4.6. Fait preuve d’ouverture et de transparence pour montrer sa vulnérabilité et construire une relation de confiance avec le client
Pour créer le contrat relationnel de coaching, je recommande souvent d’utiliser le triptyque proposé par l’analyse transactionnelle à savoir les 3P.
Ainsi, le coach peut interroger le coaché sur ses besoins sur ces trois thématiques :
- Protection : Dans cette intervention, le coach aborde notamment les conséquences et risques d’une action. Il s’agit aussi d’explorer les besoins, les limites et le cadre de sécurité. Il s’agit pour le coaché de pouvoir dire « non », de fixer des limites, de prendre des précautions. Par exemple, le coach pourra le mettre en garde le client sur un comportement à éviter.
- Permission : Il s’agit d’une intervention qui autorise le coaché à changer de comportement. Il s’agit des autorisation et des encouragements à se développer et à grandir. Le coach pourra soutenir et encourager le coaché pour l’inviter à explorer son potentiel.
- Puissance : Les deux premiers « P » de la protection et de la permission mène à la puissance. La puissance, c’est-à-dire la capacité à se challenger en sortant de sa zone de confort. Le coaché fait alors l’expérience de sa compétence pour mettre en oeuvre les changement. On parle aussi d’empowerment, qui se réfère à l’autonomie et à la responsabilité. Le coaché développe de nouveaux modes de fonctionnements et actionne de nouveaux comportements pour atteindre ses objectifs.
Avec les coachs que je supervise, lorsque je travailler avec eux sur la thématique du contrat, je leur recommande aussi de valider plusieurs points :
– Oser exprimer ses besoins et les modalités spécifiques qu’il peut proposer dans l’accompagnement. Cet accord permet de bâtir un socle de confiance dans l’alliance coach-coaché.
– Demander formellement s’il est possible de partager des intuitions et se donner du feedback. Ainsi, le coach pourra rappeler le contrat relationnel lorsqu’il identifie un point clé pouvant bénéficier le coaché. Cependant, lorsqu’il donne un feedback ou partagera une intuition, il le fera sans attachement. Son seul objectif sera de contribuer à l’évolution du coaché en favorisant des prises de conscience.
– S’autoriser à coacher la relation d’accompagnement elle-même, c’est-à-dire de pouvoir pointer quand un phénomène relatif à la problématique travaillée en coaching se reproduit dans le relation d’accompagnement. Dans le cas de l’identification d’un processsus parallèle en coaching, alors, le coaché bénéficie d’une riche opportunité pour dénouer des schémas relationnels. D’un point de vue systémique, les enjeux sont importants. En effet, le coaché peut révolutionner ses relations interpersonnelles et atteindre des résultats qui peuvent impacter à la fois le domaine professionnel mais aussi personnel. En revanche, aborder un processus parallèle n’est pas sans risque car le coaché pour éprouver des résistances. Ainsi, le coach devra faire preuve de souplesse et de lâcher prise s’il rencontre des résistances à l’abord de ce reflet systémique. La capacité à dénouer ce schéma dépend essentiellement de la maturité psychique du client et de la qualité de l’alliance coach-coaché.
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