Le coaching, qu’est-ce que c’est ? En quoi consiste le coaching ? Quand et comment faire appel à un coach ? Réponses à ces questions dans cet article.
Définitions du coaching et de la psychologie
- Coaching : L’International Coaching Federation – qui est une fondation de référence mondiale – définit le coaching « comme une alliance entre le coach et ses clients dans un processus qui suscite chez eux réflexion et créativité afin de maximiser leur potentiel personnel et professionnel. Pour accompagner l’évolution d’une personne, d’une équipe ou d’une organisation, le coach s’appuie sur l’art de la relation qui permet d’entrer en interaction avec quelqu’un d’une façon telle qu’il réalise les projets qu’il choisit de mettre en œuvre en transformant, si c’est pertinent, ses attitudes et ses compétences. »
- Psychologie : En 1994, Jean-Louis Pedinielli définit la psychologie clinique comme une sous discipline de la psychologie dont l’objet est « l’étude, l’évaluation, le diagnostic, l’aide et le traitement de la souffrance psychique quelle que soit son origine (maladie mentale, trauma, dysfonctionnements, malaise intérieur) ». La psychologie clinique considère le client, patient, consultant, sujet, usager comme un individu ayant une réalité subjective, une identité et ne réduisant pas seulement à son enveloppe physique. La psychologie clinique s’intéresse aux troubles psychiques, aux troubles somatiques mais également à la vie psychique normale.
Avis : aller chez un psy ou un coach ?
Tout dépend de votre demande. Si elle concerne une demande de soin, alors un professionnel du champ psy est probablement le plus à même de traiter cette demande. En revanche, si la demande concerne le développement d’actions pour atteindre des objectifs, alors elle pourra probablement être traitée par le coach.
Ainsi, avant de débuter un accompagnement, le professionnel de l’accompagnement effectue une analyse de la demande du client. À partir de cette demande, si celle-ci correspond à son champ de pratique, il pourra formaliser un contrat pour l’accompagnement. Le cas échéant, il réorientera le client vers un professionnel plus adapté au traitement de la demande.
Ce temps relatif à l’analyse de la demande est essentiel. Il peut prendre parfois plusieurs séances. En effet, une demande apparente de coaching peut parfois masquer une demande plus profonde qui elle, touchera au domaine de la thérapie. Ainsi, par exemple, un dirigeant souhaitera bénéficier d’un coaching pour une prise de poste, et durant le processus de coaching, il s’apercevra d’un schéma relationnel récurrent. S’effondrant en larmes sous cette prise de conscience, le coach l’orientera vers un thérapeute pour traiter ce schéma relationnel lié à des blessures intérieures. Le coaché pourra bénéficier de deux espaces : l’un en thérapie pour travailler sur ses blessures et guérir ; l’autre en coaching pour se développer professionnellement. Les deux espaces favorisent le développement personnel ; cependant les enjeux et méthodes sont totalement différents. Chacun de ces métiers ne s’improvise pas et nécessite une formation spécifique.
Dans le cas du coaching, après avoir analysé la demande du client, le coach formalise un contrat qui intègre les objectifs de l’accompagnement, les méthodes, la durée et le tarif des séances… L’accompagnement peut débuter.
Avant toute inscription en formation en coaching ou en hypnose, les candidats sont invités à passer deux entretien : l’un avec l’un de nos formateurs pour valider les motivations et l’adéquation de la formation avec le projet professionnel, l’autre avec l’une de nos psychologues pour valider la capacité à travailler sur soi, en groupe et apprendre au format intensif. Ainsi, avant même de débuter la formation, le processus de sélection permet aux candidats se s’interroger sur leur parcours personnel et sur leur projet afin d’en valider la pertinence. En effet, parfois, des étudiants souhaitent se former pour intégrer un processus de développement personnel ou rebondir après un burn-out. Ce n’est pas l’objectif de la formation. Aussi, il vaut mieux parfois prendre du recul pour guérir des blessures et choisir le parcours de formation plus adapté.
Durant notre formation en Coaching Humaniste, nous recommandons à nos étudiants de développer leur réseau pour s’entourer de professionnels de santé pouvant les épauler lors de la réorientation de la demande d’un client. Pour être pleinement conscient des enjeux de la demande des clients, nous les invitons à participer au module à la carte de formation en bases de psychopathologie. Ainsi, il découvrent les dynamiques psychologiques relatives aux structures psychiques et ses potentiels manifestation dans le cadre d’un accompagnement. De même, il apprennent à distinguer les enjeux du transfert et contre-transfert. Par ailleurs, à l’IICH, le travail sur soi est essentiel. Que cela soit pour nos étudiants de l’École de coaching ou de l’École d’hypnose, nous recommandons un travail en psychothérapie pour être au clair sur ses propres modes de fonctionnement afin d’éviter de les amener dans la relation d’accompagnement. De plus, nous les invitons à bénéficier d’un espace de supervision pour aborder leurs difficultés rencontrées dans leur pratique et progresser.
Psychologie, psychothérapie ou coaching ?
Les rôles sont différents entre le psychologue, la psychothérapeute et le coach :
- Un psychologue est un spécialiste de la psychologie. Il s’agit d’un titre. Aussi, le psychologue a validé avec succès un master 2 dans une spécialité qui peut être par exemple la psychologie sociale, la psychologie clinique ou la psychologie du travail. Tous les psychologues ne pratiquent pas la psychothérapie. Par exemple, un psychologue peut être chercheur, enseignant ou encore conseiller et intervenir en entreprise. S’il est psychologue clinicien, il est spécialiste du soin psychique. Il est habilité à émettre un diagnostic. Le psychologue clinicien peut potentiellement exercer la psychothérapie.
- Un psychothérapeute est un spécialiste de l’accompagnement thérapeutique. Il a réalisé une formation en psychothérapie. L’accès à cette formation est réservé aux titulaires : d’un diplôme de niveau doctorat donnant le droit d’exercer la médecine en France, d’un diplôme de niveau master dont la spécialité ou la mention est la psychologie ou la psychanalyse. Ainsi, de nombreux thérapeutes exercent une discipline proche de la psychothérapie mais n’ont pas le droit d’utiliser ce terme. De nombreux accompagnements thérapeutiques sérieux – montrant un engagement profond en travail sur soi et une formation consistante basée sur un cadre de référence solide – se retrouvaient hors champs. Ainsi, plusieurs vocables ont été créés par des syndicats et fédérations, dont le nom psycho-praticien ou gestalt-thérapeute en sont les reflets.
- Le coach favorise l’émergence de nouveaux modes de pensées, de nouvelles capacités et de nouveaux comportements pour permettre au client d’atteindre les objectifs fixés. Il peut accompagner en individuel et en collectif. Il peut intervenir en cabinet en recevant un client dans le cadre d’un coaching de vie qui peut aborder la vie personnelle ou professionnelle, ou dans l’entreprise avec notamment le coaching de dirigeant, le coaching managériale ou encore le coaching d’équipe. Le coach a réalisé une formation spécifique. Il peut être diplômé en coaching s’il a réalisé une formation donnant accès à un titre RNCP de coach professionnel. Il peut être certifié par l’un des 3 fédérations de coaching (ICF, EMCC ou SFCoach) en respectant les critères du référentiel de compétences. Par exemple, un coach certifié par l’ICF peut avoir 3 niveaux ACC, PCC ou MCC qui correspondent à un nombre d’heures de formation, un examen écrit et pratique, un nombre d’heures de pratique, la supervision de sa pratique et le respect du code de déontologie.
Même si certains outils du coaching peuvent émaner de la psychologie ou des neurosciences, le coach n’est pas un psy. Le coach n’intervient pas dans le domaine du soin psychique. Ainsi, les demandes traitées par le coach sont totalement différentes de celles que traitent le psychologue ou le psychothérapeute.
À ce titre, la compétence 1 du référentiel des 8 compétences du coach de l’ICF stipule clairement ce point : Fait preuve d’éthique dans sa pratique : Définition : Comprend et applique de façon cohérente l’éthique et les normes du coaching :
- Fait preuve d’intégrité personnelle et d’honnêteté dans ses relations avec les clients, les commanditaires et les parties prenantes
- Prend en compte l’identité, l’environnement, les expériences, les valeurs et les croyances des clients
- Utilise un langage approprié et respectueux avec les clients, les commanditaires et les parties prenantes
- Respecte le code de déontologie de l’ICF et en défend les Valeurs Fondamentales
- Préserve la confidentialité des informations sur les clients conformément aux contrats avec les parties et les lois en vigueur
- Préserve la distinction entre le coaching, le conseil, la psychothérapie et les autres professions d’accompagnement
- Oriente les clients vers d’autres professionnels de l’accompagnement si besoin
Le code de déontologie de l’ICF est la référence pour les question relatives à l’éthique du coach. Comme l’ICF l’indique « Les professionnels d’ICF qui s’engagent à respecter le Code de déontologie déploient tous leurs efforts pour être des individus éthiques, même si cela implique de prendre des décisions difficiles ou d’agir avec courage. » Dans la section relative à la responsabilité vis-à-vis des clients, l’item 8 mentionne : « Je demeure attentif aux signes d’un changement dans la prestation de coaching. Si tel est le cas, je modifie la prestation ou encourage le (s) client (s) / commanditaire (s) à rechercher un autre coach, un autre professionnel ou une autre ressource »
Ainsi, si le coaché évoquait des thématiques relevant de la thérapie, le coach prendrait le temps de lui ré-expliquer le périmètre d’action du contrat de coaching et le ré-orienterait vers un espace plus adapté à sa demande.
En résumé, le coach accélère un processus de développement personnel ou professionnel pour favoriser l’atteinte des objectifs du client. Il ne s’intéresse pas au domaine du soin psychique. Il réoriente vers un professionnel adapté au traitement de cette demande de soin. Le psychologue et/ou le psychothérapeute et/ou le médecin psychiatre, quant-à-eux seront à même de traiter la demande de soin ou de réorienter le client vers le professionnel de santé le plus adapté.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les formations en coaching et en hypnose, nous vous invitons à participer aux soirées portes ouvertes de l’École de coaching et d’hypnose.
Les cadres de référence en psychologie et en coaching
L’épistémologie est l’étude de la connaissance. Dans cette perspective, il s’agit de s’intéresser à la manière dont s’acquiert et se structure la connaissance. Chaque courant de psychologie possède sa propre une épistémologie et ses hypothèses de départ. À ce titre, elles peuvent être parfois contradictoires ou complémentaires. En tant que thérapeute, il est important de connaître ces différences. Par exemple, certaines approches prennent en compte le concept d’inconscient, alors que d’autres pas du tout. À l’IICH, en tant que thérapeutes ayant une approche intégrative, nous sommes convaincus que l’ouverture à la pluralité des courants de pensée permet de mieux interagir dans le cadre d’alliances thérapeutiques au service du soin du patient. Évidemment, cela nécessite de réaliser des formations spécifiques et d’accumuler de l’expérience dans l’accompagnement.
Voyons maintenant comment chaque courant aborde la demande du client qui se trouve à la base de toute thérapie et les modalités spécifiques déployées dans l’accompagnement. Bien souvent, la demande s’exprime d’abord par une souffrance, une difficulté rencontrée ou un symptôme. Selon les approches thérapeutiques, il existe plusieurs modes d’interprétations de ce dernier. Parcourons ensemble les différents courants thérapeutiques et leur manière de le percevoir et de l’aborder.
· L’approche personnaliste
– Biologique : Le symptôme est perçu comme l’indicateur d’un dérèglement biologique. L’objectif est d’associer un symptôme pathologique à une maladie d’origine organique afin de la traiter sur un mode pharmacologique ou médical
– Psychodynamique et psychanalytique : Le symptôme est appréhendé comme une formation de l’inconscient. Le psychisme du sujet est soumis à une partie profonde appelée l’inconscient où sont stockées ses pulsions, ses désirs refoulés. L’inconscient possède un langage et des mécanismes spécifiques. Le symptôme est donc le signe d’un « conflit » entre le conscient et l’inconscient. L’objectif est de mettre à jour les mécanismes de ce dernier. C’est la dynamique singulière du transfert et du contre-transfert entre analysant-analyste qui est le moteur de la thérapie.
– Une approche humaniste, existentielle : le symptôme est un initiateur d’évolution. Il est une étape qui demande à être dépassée en lui donnant du sens et en valorisant le potentiel de ressources de la personne qui le manifeste. L’objectif de l’accompagnement est de développer le potentiel maturatif du client, afin de l’aider à se découvrir, à s’épanouir, en lui redonnant sa capacité de décision et d’autodétermination.
· L’approche situationniste :
– Un approche cognitive comportementale : Le symptôme est le résultat d’un schéma de pensée inconscient dysfonctionnel (pattern), d’un « train de pensées » qui filtre la réalité de manière inadaptée (par le biais de croyances erronées), ou d’un apprentissage inadapté. L’objectif de la thérapie est donc de collaborer de manière active et méthodique pour dépasser les apprentissages et les cognitions dysfonctionnelles ayant créé le symptôme. Il s’agit de permettre au patient de mettre en doute ses idées dysfonctionnelles, ses perceptions et son interprétation du monde qui l’entoure, afin de progressivement mettre en place de nouvelles modalités de penser et d’agir , plus fonctionnelles. Les thérapies cognitives comportementales (TCC) sont des approches à court terme. L’inconscient n’est pas exploré. Les grandes questions existentielles ne sont pas abordées. Dans cette approche, il s’agit d’enrayer le symptôme de manière simple, rapide et efficace. Cette approche ne permet pas l’exploration de soi comme le font les thérapies existentielles et psychodynamiques.
– Une approche évolutionniste : Le symptôme est souvent perçu comme un conflit intérieur entre différents drivers (c’est-à-dire d’orientations motivationnelles) liées à notre évolution. La psychologie évolutionniste se situe à l’intersection de plusieurs disciplines : psychologie (cognitive, systémique, psychodynamique, culturelle et sociale), anthropologie, biologie, neurosciences… Elle s’intéresse aux traits de la personnalité de l’homme actuel en la mettant en lien avec son évolution. Il s’agit d’expliquer les mécanismes de la pensée et les comportements humains à partir de la théorie de l’évolution en biologie. Dans cette perspective, comme nos autres organes, le cerveau a dû s’adapter aux contraintes de notre environnement. Ainsi, la plupart de nos comportements et les difficultés que nous rencontrons en société pourraient être expliqués de manière biologique. Il s’agit donc de favoriser notre adaptation à l’environnement actuel. La psychologie évolutionniste est un champ d’exploration très vaste. Ses résultats peuvent être intégrés en thérapie, mais dans la majorité des cas, il s’agit de champs de recherche et d’investigation permettant aux autres courants d’aller plus loin dans leurs découvertes et leurs modalités d’accompagnement thérapeutique.
· L’approche interactionniste ou systémique : Le symptôme est perçu comme une façon de communiquer non efficace au sein du système auquel appartient le patient. L’objectif est d’amener le système auquel appartient le patient à retrouver un équilibre et de faire disparaître ses troubles. Dans cette perspective, le systémicien étudie les interactions entre les différents éléments du système du patient. Il s’agit pour l’accompagnant d’influencer, de transformer les interactions du client avec les éléments du système. L’école de Palo Alto a fortement contribué au développement de l’approche systémique.
· L’approche transpersonnelle : Le symptôme est perçu comme un appel de la conscience du client à se transformer et être vraiment soi-même. L’un des pionniers de cette approche est le psychiatre tchèque Stanislav Grof. Grâce à des techniques transpersonnelles le client peut faire l’expérience d’une réalité plus vaste et de redonner du sens à sa vie..
Même si les métiers de coach et de psychologue ou de psychothérapeutes sont différents, ils s’appuient cependant sur ces cadres de référence commun. En effet, historiquement le coaching est né du coaching sportif (l’entraineur) qui possède une orientation principalement cognitive comportemental. Puis, le coaching s’est développé en entreprise avec l’émergence notamment de la pensée systémique. Aussi, le coaching s’appuie sur les apports de la psychologie en se référent notamment aux cadres clinique, cognitif comportental, systémique et maïeutique.
À ce titre, l’une des singularités de l’École de coaching et d’hypnose de l’IICH est d’enseigner ces pratiques à partir des 4 grandes cadres de référence et des deux approches (constructiviste et phénoménologique). Ainsi, le coach humaniste peut adapter ses techniques aux besoins du client pour répondre à sa demande et accélérer l’atteinte des objectifs tout en restant dans le champ d’application du coaching.
Pour comprendre les spécificités de l’approche du Coaching Humaniste de l’IICH, nous vous recommandons la lecture du livre « Recruter, manager et coacher par les valeurs et le sens »
Quelles sont les applications du coaching (au cabinet ou en entreprise) ?
Les applications du coaching sont multiples :
– En coaching de vie (ou life coaching) : Les objectifs peuvent concerner à la fois la vie personnelle ou professionnelle. Ils peuvent aborder les relations interpersonnelles, la construction d’un projet, l’introspection et le développement personnel ou encore une reconversion ou la confiance en soi.
– En coaching en entreprise : Les objectifs sont très variés. Ils peuvent concerner l’accompagnement d’un manager ou d’un collaborateur, mais aussi l’accompagnement d’une équipe ou de l’organisation elle-même. Par exemple, un manager peut participer à un processus de coaching pour faciliter sa prise de poste ou développer des compétences spécifiques en management ou en communication ou renforcer son leadership… Le coaching d’équipe peut être orienté vers l’atteinte d’objectifs concernant la performance, la cohésion, le développement, l’épanouissement ou encore le sens. Enfin, le coaching d’organisation aborde des objectifs qui touchent à la transformation de la culture de l’entreprise et à son développement.