Un processus parallèle est un reflet d’une autre situation se produisant dans la relation d’accompagnement. Dans le contexte du coaching, la relation coach-coaché est le reflet de ce qui se passe dans l’environnement du client. On peut aussi parler d’écho systémique. Concrètement, la situation que le coaché tente de dénouer dans son environnement professionnel ou personnel se reproduit dans la relation d’accompagnement en coaching.
Par effet rebond, ce processus parallèle peut se produire dans l’environnement du client, dans la relation coach-coaché, puis dans la relation coach-superviseur, et dans la relation superviseur avec le cadre de référence métier (Fédération, référentiel de compétences, courant de pensée, code de déontologie, groupe de pairs, règles, autorité, référent…).
Le transfert est l’un des concepts majeurs de l’œuvre de Freud. De Freud à Lacan, en passant par Klein ou encore Racker et plus récemment Tracy, plusieurs auteurs, psychanalystes et psychologues ont travaillé sur le concept du transfert. Les ouvrages sont complexes et font appel à un certain « background » à la fois en termes d’étude de la psychologie mais aussi de connaissance de soi.
Le mot d’ordre associé au Transfert est la répétition.
Le transfert est, d’abord et avant tout, un phénomène humain qui s’éprouve à des degrés variables dans toutes les relations entre individus. Communément, il s’agit d’un déplacement d’une habitude, ou d’affects d’un objet (ou personne) sur un autre. En psychanalyse, il s’agit essentiellement du déplacement d’une conduite émotionnelle par rapport à un objet infantile, spécialement les parents, à un autre objet ou à une autre personne. Ce transfert est accentué, voire facilité, durant un traitement thérapeutique ou lors d’un accompagnement : psychanalyste, psychiatre, psychologue, médecin, praticien, coach… Il peut être un obstacle ou, au contraire, faciliter le rapport et l’avancée thérapeutique ou d’accompagnement. Il s’agit donc pour le coach d’identifier ce qui se joue dans la relation.
Le psychanalyste Carl Gustav Jung définit le transfert comme une dynamique archétypale. De manière simple, inconsciemment, le coach et le coaché activent des comportements « automatiques » dans leur interaction. Psychiquement, des modes de comportements archaïques en lien avec la petite enfance sont activés par la relation d’accompagnement.
Le concept d’identification projective est bien souvent au cœur de l’émergence des processus parallèles. Un processus parallèle se produit quand la problématique apportée par le client se répète dans la relation d’accompagnement. A partir d’une perspective systémique, on parlera de reflets systémiques, c’est-à-dire quand l’expérience éprouvée dans l’accompagnement fait écho à celle rencontrée par le client dans son environnement.
L’identification projective est un processus inconscient par lequel une personne transmet des contenus (que cela soit des sensations, des émotions, des pensées) qu’il ne peut pas ou ne veut pas ressentis à son interlocuteur. Cette communication est pré-verbale. Elle est semblable à celle d’un nourrisson qui ne cesse de crier pour interpeller son entourage en se prévenant de la peur, et en la transmettant sa détresse à ses interlocuteurs, qui se révèlent souvent impuissants ou entrent dans l’action pour tenter de répondre à ses besoins qui ne sont pas verbalisés. Par l’identification projective, les interlocuteurs ressentent des sensations et des émotions qui les mettent en mouvement. Dans le cas du coaching, le coaché identifie des objets dans le coach sur lequel il projette de manière inconsciente ses contenus refoulés. S’il n’en est pas conscient, le coach absorbe ces contenus sans les conscientiser. Puis, dans l’espace de supervision, dans l’inconfort de ces émotions et de ses sensations qui ne lui appartiennent pas, il identifie ces espaces de réception chez le superviseur qui se rend disponible et projette ces contenus refoulés.
Généralement, le processus parallèle prend son origine dans une relation de type transférentielle ou dans l’identification projective. Par exemple, de manière inconsciente, le client projette un affect sur le coach, et reproduit la même dynamique que celle d’un comportement infantile trouvant bien souvent son origine dans une relation au sein de sa famille. En quelque sorte, le client rejoue une scène originelle inconsciente en tentant de la réparer ou de la modifier sans succès. Paradoxalement, il souhaite travailler sur cet enjeu en coaching. Cependant, toujours inconsciemment, il reproduit le schéma transférentiel avec le coach.
Le processus parallèle peut être pleinement exploré dans l’espace de supervision. En effet, d’une part cet espace est adapté pour le travail de réflexivité. Et, d’autre part, les échos sont plus facilement visibles car ils se répètent à minima dans la relation entre le coach et son client, son client et son environnement et le superviseur et le supervisé. Ainsi, par exemple, à partir des ressentis et sensations éprouvées dans la relation de supervision, le superviseur est capable de les partager avec le supervisé pour offrir un éclairage nouveau sur la situation vécue entre le coach et son client.
Le superviseur ayant réalisé un travail sur lui-même, est capable de conscientiser, ses changements intérieurs en présence du supervisé. Il peut alors lui partager ce qu’il éprouve en analysant avec lui d’où proviennent ces émotions et sensations et ce qu’elles veulent dire pour lui, et pour la situation abordée par le coaché.
Le fait de conscientiser et de partager ces contenus permet de mettre en lumière le processus d’identification projective ou la relation transférentielle et le processus parallèle qui en découle. En ayant conscience des enjeux sous-jacents aux contenus psychiques transférés, le coach peut élaborer une stratégie efficace et servant les objectifs du coaché pour lui permettre de sortir de cette impasse.
Les questionnements relatifs au processus parallèle peuvent être :
- Quel est l’enjeu de cette répétition ?
- Quel est l’enjeu sous-jacent à la relation ?
- Que dit le problème sur le système du coaché ?
- Que révèle la problématique sur les modalités relationnelles du coaché ?
- Quel est l’enjeu véritable de l’objectif du coaché ?
- Quelle est la demande véritable du coaché ?
Attention : Aborder la thématique du transfert ou de l’identification projective en coaching peut présenter des risques. En effet, si l’alliance n’est pas assez forte, de manière totalement inconsciente, le coaché va mettre en œuvre des mécanismes de défense très forts de type : refoulement, déni, attaque, fuite… Les mécanismes de défense sont des processus inconscients permettant de garantir la sécurité physique et psychique d’un individu. Nous en avons tous. Ils sont archaïques et bien souvent issus de « blessures » et situations liées à la petite enfance. Ils sont souvent déclenchés par des situations rappelant la blessure ou situation que nous cherchons à éviter. Les blessures peuvent alors être rejouées, refoulées ou sublimées. Selon les mécanismes de défense, les dégâts dans la relation d’accompagnement et dans les écosystèmes du coach et du coaché peuvent être importants.
Pas simple, non ?
Et pourtant, aborder les processus parallèles permettent de révéler rapidement le potentiel du coaché !
Envie d’en savoir plus ?
Alors lisez la suite de l’article sur les exemples de processus parallèles en coaching.
Et, inscrivez-vous en supervision !