Choisir un coach, qu’il soit professionnel, en coaching entreprise ou en coaching de vie, peut parfois s’avérer être un véritable défi.
En effet, plusieurs critères entrent en jeu, allant de l’alignement des objectifs à l’établissement d’une relation de confiance, en passant par l’évaluation des compétences et certifications du coach. Il est également important de prêter attention à la méthode de coaching utilisée et à la garantie d’une confidentialité stricte.
Dans la suite, nous aborderons ces aspects essentiels pour vous aider à trouver le coach qui vous convient le mieux.
Trouver un professionnel du coaching
En tant que Master Coach, Mentor coach, Superviseur et formateur en coaching, je suis fréquemment sollicité dans mes écosystèmes entrepreneuriaux pour répondre à cette question : « Selon toi, quels sont les critères pour choisir un bon coach ? »
Cette question est très pertinente. En effet, en 2016, une étude réalisée par ICF Global Study mentionne que la plus grande crainte des coachs est que certaines personnes s’intitulent coach sans être formées au métier. Ce phénomène affecte la visibilité et la reconnaissance du métier de coach.
Heureusement, plusieurs fédérations sérieuses telles que l’International Coaching Federation (ICF), European Coaching Council (EMCC) et la Société Française de Coaching (SFCoach) se mobilisent fortement pour valoriser le métier de coach et renforcer son rayonnement.
Depuis septembre 2023, j’ai l’honneur de faire partie du Conseil d’Administration de l’ICF France et d’exercer la fonction de responsable de la communication digitale. A ce titre, j’ai l’occasion de percevoir régulièrement le niveau d’engagement et d’implications de nos ambassadeurs qui sont tous bénévoles (moi y compris) pour valoriser notre métier.
Par ailleurs, depuis quelques années, j’ai pu constater que sur les réseaux sociaux, ce sont les discours clivants qui ont tendance à marquer les esprits et l’opinion. Je pense notamment aux attaques vis-à-vis de notre métier par plusieurs auteurs. Malgré le fait que ces personnes aient été invitées à dialoguer avec les fédérations pour découvrir notre métier et ses exigences, elles ont pour la plupart décliné. C’est dommage, car nos fédérations font preuve de pédagogie pour expliquer les tenants et aboutissants de notre métier passionnant et tout autant exigeant.
Je me suis aperçu également que notre fédération fait preuve de beaucoup d’éthique et d’humilité dans sa communication. En effet, il s’agit de traits fortement marqués dans l’équipe ICF France : professionnalisme, compétences et éthique. Nous portons les valeurs de l’ICF, à savoir : Professionnalisme, Collaboration, Humanité et Equité. Aussi, avec l’équipe communication ICF France, nous déployons une forte énergie positive pour communiquer de manière inclusive en alliant profondeur, humanisme et enthousiasme en répondant aux questionnements et aux besoins de nos parties prenantes.
Trouver un coach n’est donc pas un exercice simple ! L’enjeu de cet article est de vous aider à trouver le coach professionnel le mieux adapté pour traiter votre demande.
J’exerce ce métier avec la même passion depuis plus de 13 ans. Aussi, voici de l’endroit où je parle en proposant des critères pour choisir un coach. Ces critères n’engagent bien sûr que moi et traduisent avant tout une forte expérience dans l’accompagnement en tant que master coach, mentor coach, superviseur, formateur en coaching, ambassadeur engagé avec l’ICF et communiquant.
Quelles questions poser à un coach ?
Les critères pour choisir un « bon coach » se répartissent en deux catégories, ceux qui sont objectifs et ceux qui sont plutôt subjectifs (liés à la relation et à votre perception).
Les critères objectifs
Le coach est-il certifié par une fédération ?
Attention, il s’agit de bien vérifier que le coach est certifié et non simplement affilié. En effet, tout le monde peut être sympathisant en s’affiliant à l’ICF par exemple. L’affiliation ne garantit pas un niveau de compétence. Seule la certification de coaching est gage d’un niveau de compétences en coaching. Consciemment ou pas, certaines personnes jouent encore sur cette ambiguïté sur leur signature de mails. Pour valider si un coach est bien certifié par l’ICF, vous pouvez par exemple consulter le coach Finder de l’ICF en renseignant son prénom et son nom. Être certifié par l’ICF, cela signifie d’avoir montré un niveau de compétences vis-à-vis du référentiel des 8 compétences du coach ICF.
La question : « Quelle est la fédération au sein de laquelle vous êtes certifié ? »
Quel est son niveau de certification ACC, PCC ou MCC ?
A l’ICF, il existe 3 niveaux de certifications différents qui correspondent à des niveaux d’expérience et de compétence. ACC signifie Associate Certified Coach et correspond au premier niveau de compétences avec à minima 60 heures de formation en coaching et 100 heures de pratique avec des clients. PCC signifie professional Coach Certified et correspond au 2ème niveau de compétences avec à minima 125 heures de formation en coaching et plus de 500 heures de pratique du coaching avec des clients. Enfin, le niveau MCC signifie Master Certified Coach et correspond au plus haut niveau de compétences en coaching à minima 250 heures de formation en coaching et avec plus de 2 500 heures de pratiques du coaching avec des clients.
La question : « Quel est votre niveau de certification à l’ICF ? »
Le coach respecte-il un code de déontologie ?
Le coach certifié par ICF s’engage à respecter un code de déontologie. Par ailleurs, les compétences du coach ICF s’appuient sur l’éthique comme un socle de la pratique professionnel. A ce titre, la compétence n°1 du coach ICF consiste à faire preuve d’éthique dans sa pratique.
Les questions :
– « Où puis-je trouver une copie du code de déontologie que vous respectez ? »
– « Quels sont les points concernant l’éthique qui pourraient vous mettre en délicatesse dans un accompagnement ? »
– « Quelles sont les demandes que vous refuseriez pour conflit éthique ? »
Quelle est la manière dont le coach met à jour ses compétences ?
Au sein de l’ICF, le coach certifié doit justifier son engagement dans la mise à jour de ses compétences tous les 3 ans. Aussi, au-delà de la formation continue imposée par ICF, le coach peut continuer de se former dans d’autres domaines de compétences, notamment celui de l’accompagnement pour servir au mieux ses clients.
Les questions :
– « Quelles sont les dernières formations dont vous avez bénéficié ? »
– « Quelles sont les prochaines formations que vous allez recevoir durant les 3 prochaines années ? »
Le coach est-il supervisé dans sa pratique professionnelle ?
Tout accompagnant exerçant de manière professionnelle dans sa pratique devrait supervisé par l’un de ses pairs. La supervision est un espace privilégié de réflexivité où le coach peut aborder ses difficultés dans l’accompagnant tout en osant se montrer vulnérable et en bénéficiant d’éclairages et de conseils d’un coach plus expérimenté. Cet espace est essentiel pour progresser dans sa pratique en incarnant les qualités de la posture coach, à savoir notamment l’humilité et les remise en question. Un espace complémentaire de mentor coaching peut permettre au coach de progresser dans sa maîtrise des 8 compétences ICF. Le coach peut aussi faire appel à la co-vision, qui est un espace de pairs de même niveau où les coachs partagent leurs difficultés et ensemble envisagent d’autres manière d’aborder la situation.
En résumé :
– L’espace de co-vision permet de progresser de manière informelle en bénéficiant de conseils d’autres coachs de même niveau tout en cultivant son réseau et en restant en veille vis-à-vis des styles de pratique du coaching.
– Généralement, le coach fait appel à un mentor quand il souhaite accéder à un niveau de compétences supérieur dans le cadre d’un processus de certification ICF.
– Toutefois, un « bon coach » doit bénéficier d’une supervision régulière de sa pratique.
Les questions :
– « Bénéficiez-vous d’un espace de co-vision ? »
– « Avez-vous bénéficié d’un parcours de mentoring durant votre processus de certification ? »
– « Depuis quand et à quelle fréquence êtes-vous supervisé ? »
– « Selon votre superviseur, quel est votre plus grand atout en coaching ? »
– « Selon votre superviseur, quel est votre zone de vigilance en coaching ? »
– « Quelle est la dernière situation difficile que vous avez abordé en covision en mentoring ou en supervision ? »
– « Qu’avez-vous appris de cette situation ? »
– « Quelles sont les actions que vous avez mises en place pour progresser ? »
Quel est le degré d’introspection du coach ?
Pour moi, il est essentiel que le coach ait réalisé un long parcours de connaissance de soi en psychothérapie. Cela signifie qu’il se connaît bien à la fois dans ses forces mais aussi dans ses zones d’ombres. Ainsi, il est au clair avec ce qu’il peut apporter dans une relation d’accompagnement. Plus cette connaissance de soi s’affine, plus le coach sert son client en évitant par exemples des mécanismes de projections, d’identification ou de résonnance. La psychothérapie concerne l’histoire du coach. Il s’agit d’un espace où il peut aborder ses difficultés personnelles et professionnelles en lien avec son histoire personnelle. La supervision quant-à-elle est un espace dans lequel le coach fait preuve de réflexivité dans sa pratique afin d’améliorer la qualité de son geste professionnel.
Les questions :
– « Avez-vous déjà réalisé un travail sur vous-même ? »
– « Quel type de parcours en psychothérapie avez-vous réalisé ? »
– « Quelle a été la durée de votre psychothérapie ? »
– « Quels sont les cadres de référence de votre thérapeute ? »
– « Êtes-vous encore suivi en psychothérapie ? »
– « Quel est selon vous le plus grand apport de votre psychothérapie ? »
Quel est le cadre de référence du coach ?
Un coach ayant un bon niveau de compréhension théorique et pratique saura vous indiquer les spécificités de son approche. Le cadre de référence (c’est-à-dire l’école de pensée qui guide le coach), aura tendance à donner une couleur singulière au coaching. A ce titre, en formation de coaching humaniste, nous formons aux 4 cadres de référence (clinique, cognitif comportemental, systémique et maïeutique). Ainsi, les coachs que nous avons formés sont capables de s’adapter réellement à la demande de leurs clients en ajustant leur approche aux besoins émergents.
Les questions :
– « Quelles sont les formations que vous avez reçues ? »
– « Quels sont les cadres de référence que vous utilisez dans votre coaching ? »
– « Selon vous, qu’est-ce que la posture coach ? »
Quel coaching est le plus demandé au coach ?
Outre son expérience du coach, sa connaissance de votre secteur d’activité peut être parfois un accélérateur. En effet, dans son passé, le coach peut avoir bénéficié d’une expérience à votre fonction ou dans votre secteur d’activité. Parfois, cela peut-être un atout, notamment s’il intervient avec une équipe en coaching d’organisation avec différents types d’accompagnement (coaching, formation, audit, conseil…) Un coach peut proposer 3 types d’accompagnement : le coaching individuel, le coaching d’équipe et le coaching d’organisation. Parfois, il peut compléter son offre par du team building.
Les questions :
– « Quelle est votre connaissance de notre secteur d’activité ? »
– « Quelle est votre expérience sur ce type de mission ? »
– « Quels sont les types de coaching que vous proposez ? »
– « Quelles sont les spécificités de vos clients ? »
– « Quelle est la typologie d’entreprise que vous accompagnez ? »
Les critères subjectifs reliés à votre propre perception et à la qualité de la relation de travail :
Pour réussir un processus de coaching, il est important de se sentir à l’aise avec le coach. Pour cela, si vous êtes le commanditaire d’une action de coaching, c’est-à-dire celui qui achète la prestation de coaching sans être le coaché lui-même, alors il est important que vous demandiez au coach de prendre un temps d‘échange avec le coaché. En effet, outre le fait que vous ayez validé les compétences du coach, il est important que le coaché puisse se sentir en confiance dans la relation de coaching. Aussi, en dernière instance, c’est lui qui doit choisir le coach le plus adapté pour lui permettre d’atteindre ses objectifs. Ce choix est assez subjectif car il renvoie à notre personnalité, à nos préférences, à nos valeurs, aux savoir-être et à notre style d’apprentissage.
Voici plusieurs points d’appui pour valider l’alliance :
Quelle est la qualité de la relation tissée avec le coach ?
Vous devez vous sentir en confiance et en sécurité lorsque vous travaillez en séance de coaching. Aussi, écoutez votre ressenti et votre intuition lorsque vous êtes en présence du coach. Vous sentez-vous à l’aise ? De plus, si vous avez des craintes ou des besoins spécifiques, osez-lui en parler afin qu’il puisse ajuster son style d’accompagnement pour soutenir votre apprentissage.
Les questions :
– « Comment vous y prenez-vous pour construire la confiance avec le coaché ? »
– « Comment prenez-vous en compte les besoins du coaché ? »
– « Si je ne me sens pas à l’aise, comment le saurez-vous ? »
– « Comment est-ce que je me sens en présence du coach ? »
– « Que me dis mon intuition ? »
Quelles sont les valeurs et les savoir-être recherchés chez le coach ?
Les valeurs et les savoir-être sont le socle de l’alliance en coaching. Si le coach partage vos valeurs, alors il sera plus simple de construire la confiance. De même, ses savoir-être permettent de s’ajuster à vos besoins pour oser vous montrer vulnérable tout en vous sentant soutenu et en sécurité. Ainsi, l’authenticité, la congruence et l’empathie sont des atouts pour un coaching humaniste, c’est-à-dire centré sur les besoins du coaché. Pour être certain de trouver un coach qui vous ressemble, il peut être intéressant au préalable de passer l’assessment HOVTA pour identifier vos propres valeurs et vos talents. Par ailleurs, si vous avez déjà passé plusieurs questionnaires psychométriques, vous pourrez lui partager par exemple votre profil MBTI, DISC ou Ennéagramme.
Les questions :
– « Quelles sont les valeurs que vous portez dans votre approche du coaching ? »
– « Quels sont les évènements qui vous mettent en colère ? »
– « Quels sont les coachings les plus difficiles pour vous ? »
– « Selon vos clients, quels sont vos qualités et savoir-être les plus singuliers ? »
Quelle est l’hygiène de vie du coach ?
Ce critère peut paraître atypique. Pourtant, il demeure à mes yeux essentiel. En effet, la qualité de vie du coach reflète sa personnalité. Ainsi, un coach passionné pourra par exemple donner du rythme et apporter de l’enthousiasme en séance. La manière dont le coach se ressource et équilibre sa vie est un indice important pour valider si le coach sera en mesure de se rendre disponible et pleinement présent dans l’accompagnement. Par ailleurs, le fait d’interroger le coach sur ses activités ressources pourra vous permettre de mieux le connaître et de construire une alliance personnalisée pour la suite.
Les questions :
– « Comment faites-vous pour vous ressourcer en tant que coach ? »
– « Quelles sont les activités qui vous mobilisent sur un plan personnel ? »
– « Quelle est la charge de votre agenda ? »
Quelle est la motivation profonde du coach ?
En interrogeant votre coach sur ses motivations profondes, vous serez capable de mieux comprendre sa personnalité mais aussi ses choix pour devenir coach. Bien souvent, les coachs ont choisi ce métier après un pivot professionnel. Ainsi, il s’agit d’une profession porteuse de sens. Vous pourrez notamment mesurer leur engagement par la qualité de leur contribution dans les écosystèmes liés à l’accompagnement, avec par exemple, la publication de livres, de podcasts, l’écriture sur des blogs, l’engagement au sein d’une fédération ou dans une association.
Comment reconnaître un bon coach ?
Vous l’aurez compris, le « bon coach » est celui qui parvient à répondre à votre demande en vous permettant d’atteindre vos objectifs. Choisir un coach passe par la validation de critères objectifs et subjectifs. Ainsi, j’espère que cet article aura permis d’acquérir quelques clés pratiques pour sélectionner le coach le plus adapté pour vous accompagner. Avant de rencontrer un coach, prenez le temps au préalable de préparer une fiche avec quelques questions qui vous permettront de guider l’entretien.
Si vous avez des questions, prenons un temps d’échange pour mieux comprendre vos besoins.
